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Le jardin naturel. Par Alex Schofield

20 juin 2020, 11:00
Le jardin naturel, c'est une part de sauvage dans votre espace de vie.

Le jardin, par quintessence, une mainmise sur la nature. Le naturel, un mot faible pour définir la complexité écosystémique qui nous entoure. Nous, Homo sapiens, avons toujours voulu simplifier le complexe dans un but de mieux le comprendre, et cela, toujours au détriment de ce dernier. Il est difficile d’appréhender une culture du jardin de nos jours, surtout lorsque celle-ci est biaisée par nos situations urbaines actuelles. 

Si je résume le jardin suisse en un clin d’œil: haies, clôtures, pelouses et cela à perte de vue dans nos plaines. Nous pouvons vite voir que la notion de terroir se perd à coups de laurel. Comme antithèse à cela, je vous propose d’envisager de laisser rentrer une part de sauvage dans votre espace de vie. 

Le jardin naturel, quant à lui, n’est ni le laisser faire ni le manucurer. C’est céder à son terroir, à son territoire. Laisser parler la géologie sous nos pieds, le climat sur nos têtes. Vous plantez vos tulipes, votre arbuste préféré et vous vous mettez au transat: tout votre joli boulot sera perdu dans une fraction de décennie. La succession naturelle amènerait rudérales, vivaces agressives, arbustes, puis, finalement, des arbres pour n’en laisser plus aucune trace. 

Le jardin naturel, c’est l’entre-deux. Là où l’équilibre entre la mainmise et le laisser-aller se retrouve pour les quatre-heures. Imaginez-vous ces prairies de fauche qui peuplaient vos villages d’antan, éclatant de fleurs ou les hirondelles qui survolent avant l’équinoxe d’été qui nous fait basculer vers la moitié sombre de l’année. Cet équilibre vient d’un entretien net et ciblé, mais également intelligent. Le jardin naturel, c’est intervenir quand il faut et avec parcimonie. C’est accueillir une part de champêtre chez soi. C’est suivre les saisons et profiter de ces instants qui semblent durer une éternité mais ne sont finalement que des instants qui restent gravés dans nos souvenirs. 

Le jardin naturel, si je le résume en bref, c’est un travail sur soi. Une façon de s’ouvrir l’esprit et d’oublier les ardeurs de sa journée de travail, plutôt qu’une réponse agressive au jardin «soigné». Je vous invite à faire votre premier pas avec un acte développé par John Constable, peintre pittoresque anglais: «Cieler: le fait de se coucher sur son dos et étudier les nuages».  

Vivez votre terroir et imaginez-vous un autre paysage. 

En savoir plus : Le site de l’Association valaisanne des paysagistes

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