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La prêle des champs, une plante reminéralisante

Souvent considérée comme de la mauvaise herbe compte tenu de sa tendance à se montrer envahissante, la prêle des champs possède des vertus reminéralisantes grâce à sa forte teneur en silice. Elle a aussi une action diurétique et hémostatique.

17 déc. 2018, 08:00
/ Màj. le 04 nov. 2021 à 08:00
La pousse stérile verte de la prêle des champs apparaît après la pousse fertile gris-brun.

On l’appelle parfois queue-de-rat, queue de renard ou queue de cheval, peut-être à cause de l’aspect filiforme de ses rameaux. Autrefois, la prêle des champs était assez peu considérée, car «les gens la prenaient pour une mauvaise herbe tellement elle poussait partout, et repoussait chaque année de plus belle», souligne le droguiste montheysan Dominique Garrone. 

Pourtant, si elle a la fâcheuse tendance à se montrer envahissante et qu’elle est extrêmement difficile à éradiquer, il n’y a rien de mauvais dans cette plante «bien de chez nous». Elle possède au contraire des vertus diurétiques, hémostatiques et reminéralisantes. 

Contre les troubles de l’appareil urinaire

Disponible dans le commerce sous forme de plante séchée, de teinture mère et d’extrait de plante standardisée, elle est surtout utilisée comme diurétique, grâce à la présence de saponines et de flavonoïdes dans sa composition chimique. Au XVIIe siècle en Europe, on s’en servait ainsi pour traiter les calculs rénaux. Son emploi pour combattre les troubles de l’appareil urinaire est également signalé en médecine ayurvédique et chez plusieurs tribus amérindiennes, et la plupart de ces usages ont persisté jusqu’à aujourd’hui.

La prêle des champs est en outre efficace contre les saignements des voies respiratoires ou gastriques. 

Pour renforcer les os

Sa particularité principale réside dans sa richesse en minéraux. L’analyse y décèle notamment fer, sodium, magnésium de manganèse, potassium, tanin, un glucoside amer et un complexe d’alcaloïdes dénommé équisetine. «Surtout, elle présente une teneur d’au moins 10% en acide silicique et en calcium», relève le spécialiste. «Ceci la rend indispensable pour soigner les infections des voies respiratoires (poumons, bronches, plèvres).»

La silice jouant un rôle important pour le maintien et le renouvellement du tissu conjonctif et favorisant l’absorption de calcium, la prêle des champs renforce par ailleurs les ongles fragiles et les cheveux cassants, améliore l’élasticité et la souplesse des tendons et est aussi un excellent reconstituant des dents, des tissus osseux et articulaires. «Elle est donc indiquée dans les cas d’ostéoporose ou de rhumatisme et la tradition lui attribue une action bénéfique dans le traitement de l’arthrose.» 

 

La prêle des champs présente une teneur d’au moins 10% en acide silicique et en calcium.
Dominique Garrone, droguiste

Toujours grâce à sa forte teneur en silice, elle possède des atouts au niveau dermatologique, puisqu’elle permet de maintenir l’élasticité et la résistance de la peau. «On a aussi constaté que des eczémas, des dermatites, des plaies et des ulcères chroniques guérissaient plus rapidement après des bains ou des compresses à la prêle.»

Dominique Garrone met toutefois le doigt sur une contre-indication: «Il faut éviter toute thérapie de drainage avec cette plante en cas d’œdème suite à une insuffisance cardiaque ou rénale». 

Pour polir et nettoyer les métaux

Dans un autre registre, ses tiges ont souvent été utilisées par le passé, vu leurs qualités abrasives, pour décaper et polir les métaux et le bois. On s’en sert toujours, sous forme de poudre, pour nettoyer l’étain. 


POSOLOGIE
Bain complet ou bain de siège
100 g de prêle dans un litre d’eau, cuire deux minutes. Infuser 10 minutes puis ajouter à l’eau du bain au moment de s’en servir.
Vin fortifiant à l’ancienne
Faire macérer de la prêle, du génépi, des racines de boucage et de gentiane et des feuilles de plantain (10 g de chaque plante) dans un litre de bon vin rouge ou de Malaga pendant dix jours. Agiter tous les jours puis filtrer et boire 20 ml matin et midi avant le repas.


HISTOIRE
Nom scientifique: Equisetum arvense. À ne pas confondre avec la prêle des marais (Equisetum palustre), qui contient des alcaloïdes toxiques.
Famille: Equisétacées.
Taille: 20 à 50 centimètres de haut.
Habitat et origine: Connue des hommes depuis les premiers âges de la terre, on trouve cette plante vivace un peu partout dans le monde, sauf en Australie. Elle est surtout répandue dans les terrains vagues, sablonneux et argileux, les prés humides, au bord des chemins et des cours d’eau.
Description: Elle ne fleurit pas et ne produit pas de graines. Au printemps, son rhizome donne d’abord naissance à une pousse fertile gris-brun, terminée par un épi de spores. La pousse stérile verte apparaît plus tard et est formée d’une tige d’environ 20-30 cm avec des ramifications latérales disposées en verticilles autour de la tige. C’est à ces pousses stériles qu’on attribue des vertus médicinales; on les récolte de préférence à la fin de l’été. 

 

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