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Finale de la coupe: l'enterrement factice de Marco Streller et des Bâlois fait le buzz

Des supporters valaisans avaient vendu, dimanche, la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Ou plutôt, ils avaient enterré les Bâlois avant le match. Un ensevelissement factice qui fait le buzz sur les réseaux sociaux. On a retrouvé la maîtresse de cérémonie.

10 juin 2015, 18:08
Soeur Marie-des-Anges est en passe de devenir une star du web.

Dimanche, les supporters sédunois ont respecté la tradition: en se rendant à Bâle, ils se sont arrêtés au Restoroute de la Gruyère, histoire de prendre une pause bien méritée. 

Mais, dans l'un des cars, on ne s'est pas contenté de se ravitailler. On a carrément pris le temps, dimanche en terres catholiques oblige, d'organiser une petite cérémonie religieuse.

Cérémonie un brin particulière, il est vrai. Elle débute au son lancinant d'une jeune fille qui tape tambour. Les "paroissiens" attendent docilement devant le car. Et soudain, la maîtresse de cérémonie apparaît. Une religieuse très bien en chair descend du bus, autocollants du FC Sion sur l'aube.

Fan du FC Sion à 200%

C'est Soeur Marie-des-Anges, une ancienne prostituée roumaine reconvertie. Elle est là pour procéder en bonne et due forme à un ensevelissement. Celui, symbolique, du capitaine bâlois Marco Streller, un brin présomptueux aux yeux des supporters valaisans. "Aujourd'hui, mes bien chers frères et soeurs, nous accompagnons à sa dernière demeure, notre frère ennemi, le FC Bâle, par son capitaine Marco."

Dans la vraie vie, Sœur Marie-des-Anges s’appelle Pascal Nalesso. C’est un Vétrozain de 46 ans, marié, papa, électricien indépendant de son état. Et surtout, «fan du FC Sion à 200%». «J’avais déjà fait une messe pour la finale de 2011, avec l’abbé Beuson. Je ne voulais pas refaire la même chose.» D’où l’apparition quasi miraculeuse de Sœur Marie-des-Anges. Et le tambour ? «C’est ma fille Théa,» Chez les Nalesso, on est d’ailleurs tambour de père en fille. Pascal a présidé ceux de Vétroz durant plusieurs années.

Le sketch est préparé, écrit, hilarant. Les fidèles, des amis de Vétroz et de Savièse, ne s'y trompent pas. "Cher Marco, tu es parti beaucoup trop tôt. Non, ne rouspète pas Marco, tu étais bel et bien en position de hors-jeu! Ah quel Gashi!" Pascal gamberge depuis la victoire en demi-finale. «Les idées me passent par la tête et j’ai pondu ça en rigolant. Mais j’ai quand même pas mal répété pour pas perdre le fil pendant la messe.» Il a même peaufiné la mise en scène en bricolant une fausse tombe et un encensoir très…valaisan, à base de fendant.

Vaincre la peur par le rire

Les chants, l'encens, le vin de messe, évidemment, tout y est. "Cher FC Bâle, aujourd'hui, finale tu perdras, et nous, fendant on boira." "La mise en terre du corps aura lieu à 14 heures, au Stade St-Jacques, où nous plongerons notre ennemi défunt dans le trou de Bâle, évidemment. La messe de septième, suivie des trois-huitièmes, aura lieu ce soir déjà, dès 22 heures, sur la place de la Planta. Au nom du verre, du vin et du tire-bouchon, allons tous en choeur, en paix et en piste, chercher la treizième."

Au vu du résultat du match, les appels de ses ouailles ont été entendus en haut lieu et cette cérémonie un brin particulière s'est révélée tout à fait prémonitoire... «J’avais vraiment la pétoche cette fois. Mais avec le rire, on peut vaincre ça.» Le rire, c’est d’ailleurs devenu une véritable arme pour Pascal. «J’ai perdu mon papa à ma naissance. Je me suis fait une carapace de clown pour prendre la vie du bon côté.»

Et cette vidéo fait le buzz. Mise en ligne lundi sur Facebook, elle a déjà été vue, mardi en fin de journée, près de 60'000 fois! «C’est incroyable. Au départ, c’était juste pour déconner entre amis… Mais ça me fait plaisir qu’autant de gens aiment ça et rigolent c’est une belle récompense, parce qu’il y a quand même un peu de boulot derrière.»

Pascal sera doublement récompensé d’ailleurs ce dimanche historique. Alors que la Planta se vide, vers 3 heures du matin, il se retrouve à pied, mais avec deux responsables du FC Sion qui accepte de le raccompagner à Vétroz. Non sans un détour au préalable au poste de police, histoire de récupérer la Coupe de Suisse. «J’en ai profité pour faire une photo-souvenir.» Pas déguisé en nonne cette fois-ci. «Après la messe, je me suis changé en coq.»

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