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Coronavirus: le Valais est-il à l’aube d’une nouvelle vague?

Les données épidémiologiques de la semaine du 22 au 28 mars montrent une incidence en hausse lente depuis un mois, touchant davantage les moins de 60 ans. Le Valais pourra-t-il éviter une troisième vague telle que la vivent l’Italie et la France? Découvrez nos cartes et nos graphiques.

01 avr. 2021, 18:00
L'épidémie est en croissance lente en Valais avec toujours des foyers dans la région de Zermatt et le Chablais.

Au Brésil, en Israël, en Angleterre ou aujourd’hui en France, le profil des patients Covid a partiellement changé. Ils sont plus jeunes et pas nécessairement en mauvaise santé. Pendant que l’Hexagone et l’Italie font face à une épidémie en croissance et à des hospitalisations en forte hausse, la Suisse et le Valais semblent encore relativement épargnés par cette troisième vague de Covid. Pourquoi, et cela peut-il durer? 

Pour Eric Bonvin, directeur de l’Hôpital du Valais, «la première vague avait été moins forte que celle des pays voisins, la deuxième a été bien plus forte. On ne peut pas faire de pronostics sûrs aujourd’hui même s’il n’y a rien d’alarmant pour l’instant», dit-il. En effet, le Valais oscille entre 30 et 40 hospitalisations liées au Covid sur l’ensemble de son territoire dont seulement six en soins intensifs. Nicolas Troillet, épidémiologiste et remplaçant du médecin cantonal, abonde. «On ne peut pas exclure que la différence entre la Suisse et la France ne finisse par s’estomper. Je ne pense pas que nous pouvons estimer être à l’abri d’une troisième vague.» Pour lui, si la France connaît aujourd’hui une croissance importante de l’épidémie, c’est sans doute parce que le pays avait relâché ses mesures sanitaires. Ce que la Suisse n’a pas fait. Néanmoins, pour tous les spécialistes que nous avons consultés, une éventuelle troisième vague ne devrait pas atteindre les proportions gigantesques de cet automne.

 

Une croissance linéaire du nombre de cas

Selon la Task Force Covid suisse, l’épidémie est actuellement en croissance. Cette tendance s’observe aussi en Valais depuis un mois, mais avec une pente assez faible et de manière linéaire. L’incidence est en baisse chez les personnes de plus de 70 ans, en partie vaccinées, tandis qu’elle augmente chez les moins de 60 ans. «L’augmentation du nombre de cas est de quelque 20% par rapport à la semaine précédente. Ce n’est pas une multiplication exponentielle», souligne Georges Dupuis, épidémiologiste et ancien médecin cantonal. 

Les nouveaux variants provoquent plus d’hospitalisations chez les jeunes...

En France, si les hospitalisations augmentent, elles concernent donc aussi davantage des patients jeunes. Cette évolution est attribuée au nouveau variant britannique, plus contagieux, mais aussi plus dangereux. «Le risque d’une évolution grave due à l’infection par B.1.1.7 est augmenté», note la Task Force Covid suisse dans son dernier bilan épidémiologique du 29 mars. «Une nouvelle étude menée au Royaume-Uni suggère que la mortalité est augmentée d’environ 50%, tous les groupes d’âge confondus», poursuit-elle. 

Néanmoins, même si les cas devaient fortement augmenter, les hospitalisations et les décès n’atteindraient pas le niveau de la seconde vague en Valais. D’abord pour une simple raison mathématique. «Une augmentation de la mortalité de 50%, cela signifie que si elle est actuellement – c’est un chiffre théorique – de 2%, alors elle serait de 3% avec le variant anglais», explique Georges Dupuis. «Ce n’est donc pas susceptible de faire exploser les courbes.» 

… mais c’est une population plus résistante

Ensuite parce que la population jeune, même face à un virus plus dangereux, devrait mieux résister à la maladie. En Valais, «pour l’instant, les hospitalisations restant relativement rares, il n’est pas possible de constater que celles-ci concernent de façon significative des personnes plus jeunes qu’auparavant», souligne Nicolas Troillet. «Il faut néanmoins s’attendre, si le nombre de cas chez les plus jeunes continue de progresser, à ce que les hospitalisations augmentent aussi dans une certaine mesure pour ces catégories d’âge.» Toutefois, ces patients «devraient bénéficier mieux des traitements et moins décéder que les plus âgés». En attendant, le temps gagné sur l’épidémie permet de vacciner davantage de personnes. Et, peut-être, de connaître une évolution différente de celle de nos voisins.
 

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