Après avoir envoyé en prison une icône de la gauche, l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, l’ex-juge anticorruption et, désormais, ex-ministre brésilien de la Justice Sergio Moro sera-t-il aussi l’homme qui précipitera la chute de l’idole de l’extrême droite, le président Jair Bolsonaro? Acculé à la démission, celui qui était acclamé comme un «héros», par les Brésiliens, pour avoir incarné la lutte contre les politiciens et entrepreneurs corrompus, a en tout cas porté, à ce jour, les coups les plus durs au président populiste, au pouvoir depuis janvier 2019.
Dix jours après avoir congédié le ministre de la Santé, Luiz Henrique Mandetta, qui s’opposait à l’abandon des mesures d’isolement social contre le coronavirus, cinq jours après avoir participé à une manifestation appelant à une intervention militaire, Jair Bolsonaro doit affronter la tempête provoquée par la démission du «superministre» de la Justice et de la Sécurité, qui avait mis...