C’est le 2 janvier 2013, vers 20h 30, qu’un habitant de Daillon ouvrait le feu depuis son domicile, tuant trois personnes dans la rue et en blessant deux autres dans leur salon. L’enquête du Ministère public du Valais central a été menée tambour battant, avec de nombreuses auditions et une première expertise psychiatre du tireur, un homme de 33 ans sous tutelle, souffrant de troubles psychologiques. Pourtant, le procès n’est pas attendu avant cet automne. Si tout va bien.
Commandée déjà fin janvier 2013, la première expertise n’est tombée qu’en septembre 2013, indique Le Matin dans son édition de vendredi. Verdict des auteurs : le tireur était totalement irresponsable à cause de sa schizophrénie. Et le risque de récidive est élevé et seule une mesure d’internement est envisageable à long terme. Mais les experts estiment que les conditions d’un internement à vie ne sont pas toutes remplies.
Une seconde expertise est encore nécessaire, mais l’avocat de l’oncle et de la tante du tireur, blessés dans leur salon, a demandé la récusation de l’expert proposé par le Ministère public. Car Me Jean-Luc Addor doute de l’impartialité de cet expert. «Il a pris publiquement position contre le principe de l’internement à vie des délinquants dangereux.» Finalement, l’expert, tout en niant une quelconque partialité, a renoncé à son mandat. Et le nouvel expert pressenti doit encore montrer patte blanche à la demande de Me Addor.
«Son rapport devrait tomber dans trois mois au mieux. Resteront encore les questions complémentaires que les parties peuvent poser et l’expertise complète pourra tomber en septembre si tout va bien. Avec dans ce cas, un procès dans la foulée, avant la fin de l’année», estime Me Addor.
Le Ministère public, en congé, n’a pas pu confirmer ce calendrier.