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Le photographe Michel Darbellay, poète de l’image, n’est plus

Tombé dans la marmite de la photographie enfant, Michel Darbellay vient de nous quitter. Le Martignerain, qui avait fait ses premières armes muni d'un Kodak, était un ambassadeur du Valais avec ses cartes postales. Hommage.

20 avr. 2020, 15:08
Proche des gens, Michel Darbellay a réalisé des milliers de portraits en studio mais documenté aussi les grands chantiers du Valais, comme celui du barrage d'Emosson.

«C’était le peintre en photographies des paysages du Valais.» Ancien directeur de la Médiathèque Valais-Martigny, l’historien Jean-Henry Papilloud rend hommage au photographe Michel Darbellay qui vient de s’éteindre dans sa 84e année.

L’institution octodurienne lui avait dédié une exposition en 2014 intitulée «Michel Darbellay écrit la lumière». Car le fils d’Oscar avait tout appris de son père photographe de ville, et surtout reçu en legs l’amour de la belle lumière.

Un esthète de la lumière

«C’était quelqu’un de fasciné par le passage du temps, la rotation de la Terre. Minutieux, il allait quêter la lumière instant après instant», commente Sylvie Délèze, actuelle directrice de la Médiathèque Valais-Martigny qui veille depuis 2010 sur un fonds de 600 000 photographies et 70 films, le plus volumineux recensé.

50 ans de carrière sommeillent dans ces archives dont de très nombreuses cartes postales très précisément datées. «C’était un ambassadeur du canton dont il a arpenté tous les recoins, et qu’il a précieusement documenté avec sa femme Caty», évoque Mathieu Emonet, chef du groupe photo à la médiathèque, qui parle d’ «un poète de l’image».

 

Château de la Bâtiaz en 1983. © Michel Darbellay/Médiathèque Valais-Martigny

Michel Darbellay était aussi un ami d’enfance de Léonard Gianadda qui lui avait confié les clés de la Fondation, l’érigeant en photographe attitré. Le mécène octodurien se souvient de ses clichés d’alchimiste sublimant les sculptures exposées dans le parc, capturées au fil des saisons, et qui avaient illuminé le centre artistique en parallèle à l’exposition Renoir en 2014. «Michel était très pointilleux. Il pouvait revenir plusieurs fois à un même endroit pour capter la bonne lumière.»

Guide de montagne professionnel, le Martignerain s’est souvent rendu dans des lieux inédits d’un canton qu’il avait chevillé au cœur. «C’était un homme de terrain mais à l’esprit très ouvert, avec une dimension d’aventurier», ajoute Sylvie Délèze en adieu à un pionnier de la photographie valaisanne.

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