Dans un essai décapant, Joseph Heath et Andrew Potter ("Révolte consommée", Ed. Naïve, 2005), professeurs canadiens, montrent comment la contre-culture, depuis les premiers hippies des années soixante jusqu'aux altermondialistes actuels, a été un échec dans sa lutte contre le capitalisme, qui ne s'est jamais aussi bien porté qu'aujourd'hui. Pourquoi les innombrables mouvements contestataires qui ont tenté de brouiller la culture, de saper la consommation ou de résister à la machine du système capitaliste ont-il un si maigre bilan à leur actif alors que leur énergie était si forte et leur mobilisation si importante? Réponse: parce qu'ils ont fondé leur action sur une analyse simpliste.
Par exemple, les rebelles ont critiqué l'homogénéisation de la société de masse où chacun porte les mêmes habits, mange les mêmes hamburgers, achète les mêmes best-sellers, lit les mêmes magazines et consomme les mêmes DVD. Ils en ont déduit, pour organiser leur résistance, que c'était le...