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Saint-Maurice: Délices et échanges au marché monastique

Vitrine pour leurs produits artisanaux, le marché monastique offre aussi aux congrégations religieuses des opportunités d’échanges et de dialogues. Place à la 6e édition.

19 sept. 2017, 14:44
/ Màj. le 19 sept. 2017 à 16:00
Les religieuses proposent divers produits de leur fabrication, notamment des biscuits et autres douceurs.

«En 2012, les organisateurs ont dû faire preuve d’audace et de convictions pour se lancer dans cette aventure. Des moines et des moniales sortant de leurs monastères pour vendre leurs produits artisanaux, l’idée était originale!»

Ce week-end, sœur Claire fera le déplacement depuis Romont pour participer au 6e marché monastique de Saint-Maurice, couplé à la fête patronale. Trente-deux stands et une palette d’animations sont annoncés pour ce rendez-vous qui mettra en lumière, de vendredi à dimanche, des congrégations religieuses de Suisse et d’ailleurs. 

Moutardes et confitures

L’Abbaye de la Fille-Dieu dont elle est la cellérière est fidèle à la manifestation depuis sa première édition. «Haut lieu de la chrétienté depuis plus de 1500 ans, cette ville était le lieu idéal pour cette initiative inédite», relève sœur Claire. Sans cacher que le défi en était aussi un pour sa communauté: «La quitter durant trois jours pour aller prendre un bain de foule n’est pas si évident pour des religieux cloîtrés. Il a fallu comprendre cette démarche, en voir les conséquences, peser le pour et le contre.»

Passées les appréhensions des débuts, l’expérience s’est avérée fructueuse, année après année. «Nos pots de moutarde ne suffisaient plus!», sourit-elle. «Nous avons dû être inventives et faire appel à la sœur cuisinière qui a concocté des confitures et à la sœur apothicaire qui a trouvé des recettes d’onguents de sainte Hildegarde aux vertus éprouvées. Ou se diversifier grâce au parfum Cistel, coup de cœur de la sœur hôtelière. » 

>> A lire aussi: Le marché monastique devient incontournable

Reste qu’au-delà du volet commercial, le marché monastique offre aux membres de ces communautés l’occasion d’un enrichissement humain et spirituel. «En plus d’être une vitrine pour leurs produits, il leur donne l’opportunité de changer un peu leur univers de vie, d’échanger avec le public et avec les autres congrégations et de participer aux festivités de la saint Maurice», estime le municipal de la culture et du tourisme, Pierre-Yves Robatel.  

Un ressourcement nécessaire

Sœur Claire approuve tout en relevant qu’au milieu de cette animation, elle apprécie de prendre un peu de recul en s’associant aux moments forts de la liturgie à la basilique. «Il est important de pouvoir se distancier un peu de la foule, par besoin de garder la connexion avec Celui qui donne un sens à nos journées », relève-t-elle.

Le fait de loger à la Pelouse à Bex, chez les sœurs de Saint Maurice, et de participer à l’office de Laudes et à la messe lui procure aussi un nécessaire ressourcement. «J’aime me retrouver dans ces lieux après le marché, car les rencontres et les dialogues qu’il suscite sont d’une grande intensité. Nous ne sommes pas là juste pour vendre nos produits. Nous portons les intentions qui nous sont confiées pour les remettre dans le silence à notre Père des cieux. Dans ce contexte, je ne me verrai pas dormir à l’hôtel!» 

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