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Le Bouveret: cinq ans de prison pour le vol de 650 000 francs dans un bancomat

Son sang avait été trouvé devant la Raiffeisen du Bouveret cambriolée en 2015. Un distributeur de billets avait été vidé. Jugé mercredi, un Franco-Marocain a été condamné à près de cinq ans de prison.

27 mars 2019, 18:01
Le prévenu devant le Tribunal de Monthey mercredi matin.

Accusé du cambriolage en bande de la banque Raiffeisen du Bouveret en 2015, un Franco-Marocain de Thonon-les-Bains a été condamné mercredi à Monthey à près de cinq ans de prison ferme, plus précisément 59 mois et 14 jours. Il était accusé d’avoir volé avec deux complices 650 000 francs une nuit de juin 2015. Ce montant élevé s’explique par le fait que le distributeur automatique de billets cambriolé acceptait aussi les versements.

Deux voitures…

Lors de ce spectaculaire cambriolage, les auteurs avaient fixé des crochets et des sangles à deux distributeurs, parvenant à en desceller un seul, en utilisant une fourgonnette. «Ils savaient où fixer leurs crochets pour arracher ce coffre», indique une source.

A lire aussi: Vol à la banque Raiffeisen du Bouveret: l’Audi des cambrioleurs retrouvée à Champéry

Depuis, ce bancomat dont le coffre est accessible par l’avant a été remplacé par une machine plus sûre. En outre, la zone 24 heures de la Raiffeisen est désormais fermée la nuit.

… et des motos?

Après leur coup, les voleurs ont fui à bord d’une puissante Audi, parvenant à échapper à une voiture de police. Le bolide sera retrouvé incendié sur les hauteurs de Champéry. «Ils avaient probablement prévu des motos pour passer la frontière», estime une autre source. Ces professionnels avaient pris soin de cacher leur visage. «Et ils ont utilisé un extincteur à poudre pour effacer leurs traces», note la procureure Angélique Duay.

Cette magistrate a parlé d’un faisceau d’indices concordants et réclamait six ans de prison ferme. Pour ce faire, elle s’appuyait sur une preuve matérielle du passage du prévenu sur les lieux du crime.

 

La banque Raiffeisen a estimé les dégâts matériels à 300 000 francs et demande aussi 200 000 francs pour les pertes subies. La banque avait été fermée plusieurs jours.

 

Une goutte de sang

En effet, une simple goutte de sang, trouvée sur le sol à l’entrée de la banque, a permis d’identifier le profil ADN du prévenu. Et le Ministère public valaisan a pu lancer un mandat d’arrêt international en Europe qui a débouché sur l’arrestation de l’auteur deux ans plus tard en Espagne. Depuis, il se trouve à la prison préventive des Iles à Sion.

Mercredi, le prévenu, âgé de 37 ans, est arrivé devant ses juges les pieds entravés par une chaîne et sous bonne escorte. Une bonne demi-douzaine de policiers veillait au grain. Il faut dire que le prévenu était seul dans le box des accusés. Les autres auteurs n’ont pas été retrouvés. Aussi fallait-il prévenir un éventuel coup de force de ses complices.

Il demande 90 000 francs

«Je n’ai strictement rien à voir avec les faits qui me sont reprochés», affirme l’accusé. Son avocat estime que la preuve de l’ADN est sujette à caution. De plus, «l’imposante surveillance de mon client mise en place pendant trois mois en France après le vol n’a rien permis de trouver. Rien.» Et Me Michel De Palma de demander l’acquittement et 70 000 de dédommagement pour l’incarcération, ainsi que 20 000 francs de tort moral.

Un récidiviste très prudent

Les juges n’ont pas entendu la défense et ont tenu compte de la preuve ADN. Quant à l’absence d’autres preuves concrètes, elle peut s’expliquer par la prudence de l’accusé. Pas de mouvement sur son compte en banque, pas de téléphone portable, il préférait utiliser les cabines téléphoniques.

Sans travail, il avait pourtant des moyens, payant un achat avec un billet de 500 euros. Estimé dangereux par le tribunal, l’homme avait déjà été condamné à neuf reprises et purgé sept ans de prison en France, notamment pour cambriolage. Le butin, lui, n’a toujours pas été retrouvé.

 

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