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Il faudra cinq ans pour démonter la raffinerie Tamoil

Les travaux de démontage de la raffinerie de Collombey-Muraz débuteront durant le second semestre de cette année. L’assainissement du site a déjà commencé.

18 févr. 2020, 16:53
Le géant d'acier sera progressivement démonté. Au second plan, les citernes, qui occupent près de la moitié du site.

La raffinerie Tamoil disparaîtra progressivement du paysage chablaisien dès la seconde partie de cette année. Le directeur de Tamoil Suisse, Stéphane Trachsler, l’a annoncé lors d’un point presse, mardi en présence de représentants de la commune et du Service de l’environnement du canton du Valais. Si aucune date précise ne peut être articulée, la durée du démontage est estimée à cinq ans. Parallèlement, les travaux d’assainissement ont déjà débuté. Selon l’exigence du canton, ils devront être terminés d’ici à 2028.

En janvier 2015, la raffinerie cessait ses activités laissant plus de 230 personnes sans emploi. Une cinquantaine d’offres de reprise sont bien parvenues à Tamoil Suisse, mais «aucune ne remplissait les critères que l’entreprise s’était fixés», selon son directeur.

Unités en vente

La perspective d’une reprise des activités balayée, les tractations se sont mises en route pour procéder au démantèlement des 1000 unités de raffinage, 90 km de tuyauterie et 30 000 tonnes d’acier, ainsi que des 54 citernes. Le démontage débutera avec ces dernières, qui occupent 22 hectares, soit plus de la moitié des installations de raffinage. L’appel d’offres vient d’être lancé, les travaux devront ensuite être mis à l’enquête pour débuter durant la seconde moitié de 2020.

Si les citernes seront démontées puis éliminées, Tamoil espère un autre destin pour ses unités de production. Des discussions sont en cours concernant leur revente. «Si cela aboutit, l’entreprise choisie démontera et exportera à ses frais les unités vers leur destination finale», précise Stéphane Trachsler. Qu’arrivera-t-il dans le cas contraire? «Nous les démonterons selon le plan sur lequel nous nous serons mis d’accord avec la commune», assure Stéphane Trachsler. Et Yannick Buttet de rappeler: «Au-delà de la pression que la commune pourrait exercer, l’intérêt de chacun est que le démantèlement se fasse dans les meilleurs délais afin de valoriser ces surfaces.»

Quelles futures activités?

Pour l’avenir de ces 120 hectares, Tamoil ambitionne «une industrie plus propre, plus légère, tournée vers le futur». «Mais il est pour l’heure prématuré de dire ce qu’on y mettra», affirme Stéphane Trachsler. Une analyse stratégique est en cours, les résultats sont attendus pour cette année encore. Pour l’établissement de ce «masterplan», Tamoil a mandaté la même société d’urbanisme choisie par la commune de Collombey-Muraz pour sa propre analyse, «dans le but d’un développement harmonieux».

«La collaboration est actuellement très bonne et nous ne voyons plus aujourd’hui ce site comme un poids, mais comme une opportunité.» Pour le président de Collombey-Muraz, «le développement futur doit être pensé en termes régionaux, l’objectif étant bien sûr d’y ramener de l’emploi et de l’activité économique».

Les installations de stockage situées sur la commune d’Aigle ne sont pas concernées par le démontage. Tamoil Suisse continuera de les exploiter au moins une vingtaine d’années. Alimenté quotidiennement par 40 wagons-citernes, le site est le point de ravitaillement des camions de distribution en direction du Valais, de Lausanne et de Fribourg.

Deux méthodes d’assainissement

Sur les cinq secteurs requérant un assainissement, deux feront l’objet d’excavations de l’ordre d’un millier de mètres cubes, tandis que trois zones bénéficieront d’un traitement in situ. Ce dernier consiste en l’injection d’air dans la nappe, à 15 mètres de profondeur, via des puits. «Cela a pour effet de volatiliser les polluants en solution dans la nappe phréatique. Ils sont ensuite récupérés dans des drains installés dans le sol», décrit Yves Degoumois, chef de la section sites pollués, déchets et sols du Service valaisan de l’environnement.

L’air récupéré est ensuite filtré au moyen de charbon actif. En plus de ce processus physique, un processus biologique est recherché: «L’augmentation de la concentration en oxygène de la nappe favorise sa capacité d’autoépuration», explique Yves Degoumois. La mise en place des installations a débuté fin 2019. Efficace et peu dispendieuse, la méthode prend toutefois du temps. Le processus est prévu sur quatre ans, «mais il dépendra des résultats du suivi», précise encore le chef des sites pollués.

L’installation d’assainissement: le tube bleu, à gauche de l’image, servira à injecter l’air, les tubes noirs, à le récupérer pour traitement. ©LE NOUVELLISTE/HÉLOÏSE MARET

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