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Collombey-Muraz: vingt-huit terrains de football destinés à la culture de poivrons

Les serres géantes pour planter des poivrons à Collombey-Muraz pourraient être construites et opérationnelles d’ici à quatre ans. Le projet, devisé à 45 millions de francs et porté par la Migros, a été présenté au Conseil général ce lundi soir.

08 avr. 2019, 20:00
A Collombey-Muraz, douze des vingt hectares des serres seraient destinés à la production de poivrons.

Vingt-huit terrains de football destinés principalement à la culture de poivrons. Ce chantier d’envergure de la Migros, devisé à 45 millions de francs, prévoit la construction, en deux temps, de serres agricoles de 20 hectares à Collombey-Muraz. Le projet, pour lequel la procédure de demande d’autorisation a débuté en 2014 déjà, a été formellement présenté au Conseil général de la commune lundi soir. Le législatif collombeyroud devrait se prononcer sur sa planification en octobre prochain.

Sans couac administratif ou retard procédurier, la production pourrait démarrer en 2023. Quelque 120 postes de travail équivalents plein temps seront créés. Des emplois destinés en priorité et «autant que possible» aux habitants de la région, disent les promoteurs. De plus, Ecoserre SA, entreprise rattachée au géant orange et créée pour l’occasion, aura son siège à Collombey.

Il s’agit d’un projet novateur qui fait sens du point de vue écologique.
Vincent Günther, collaborateur agro-technique pour l’Office d’arboriculture et cultures maraîchères

Des poivrons grâce aux ordures

Les serres seront chauffées à distance grâce à l’énergie de la Satom. Cette proximité avec l’usine d’incinération est «le principal argument» à l’implantation de cette structure, avance Michel Charbonnet, directeur des sources minérales d’Aproz et coordinateur du projet. S’ajoutent à cela le climat favorable, la disponibilité du terrain et l’accessibilité du site. 

«Grâce à la valorisation thermique des déchets, nous allons pouvoir réduire annuellement nos émissions CO2 de 24 000 tonnes», argue le directeur en s’appuyant sur un écobilan établi par la fondation Myclimate. A terme, il table sur une production «quasiment neutre» en dioxyde de carbone.

La Migros n’a pas l’ambition de devenir agriculteur.
Michel Charbonnet, coordinateur du projet

Dans un premier temps, quelque 12 hectares seront exploitables. Si l’agenda est respecté, la seconde étape viendra compléter la capacité de production d’ici à 2025. Des spécialités de concombres et de tomates seront alors plantées sur une surface respectivement de 2 et 6 hectares. «Mais la Migros n’a pas l’ambition de devenir agriculteur», anticipe Michel Charbonnet. «Des légumes jusqu’à maintenant importés pourront être produits directement chez nous.» 

Vincent Günther, collaborateur agro-technique pour l’Office d’arboriculture et cultures maraîchères, explique le soutien du Service de l’agriculture: «Il s’agit d’un projet novateur qui fait sens du point de vue écologique puisqu’il a pour but de produire des légumes d’importation sans concurrencer la production indigène, le tout en valorisant l’énergie excédentaire de la Satom». 

Détériorer puis revitaliser

Pour le président de Collombey-Muraz, Yannick Buttet, ce projet «est tourné vers l’avenir». Reste que par le passé, la construction de ces serres n’a pas toujours fait l’unanimité. «Aujourd’hui, le canton offre un soutien clair. Ce n’était pas forcément le cas au début du projet.»

Des voix s’étaient alors élevées dénonçant notamment une culture nocive pour le terrain. «Pendant l’exploitation, la fertilité des sols sera détériorée», concède Michel Charbonnet. Mais pas de manière irréversible, à en croire le directeur. «Nous avons un concept de revitalisation qui nous permettra, une fois qu’il faudra rendre le site à la nature, de récupérer très rapidement la vitalité des sols.» 

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