Il avait accepté de témoigner de sa formation à l’Orif (Organisation romande pour l’intégration et la formation), vingt-deux ans après l’avoir terminée, une attestation fédérale de formation professionnelle en poche. Cependant, dès l’instant où il a appris que l’interview ne serait pas anonyme, il a changé d’avis. «Je n’ai pas trop envie de le dire publiquement. Peu de gens le savent. Et je ne veux pas être étiqueté comme une personne qui a des difficultés cognitives», explique cet ancien apprenti de l’Orif du Valais.
Faire face aux préjugés
Cette réaction montre à quel point il est difficile pour certains d’assumer leur apprentissage au centre de Pont-de-la-Morge qui accueille et forme des jeunes, envoyés par l’assurance invalidité, connaissant des difficultés cognitives. «Je comprends que certains n’osent pas le dire, car les gens ont souvent plein de préjugés sur les jeunes de l’Orif; ils les considèrent comme des idiots», confie Rémi Müller....