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Sion: le médecin-chef multipliait les opérations financières

Il avait quitté brusquement l’Hôpital du Valais en 2014. Aujourd’hui, cet ancien médecin-chef est accusé d’avoir empoché indûment un demi-million de francs destiné à la recherche.

03 mars 2020, 17:00
Le médecin a travaillé à l'Hôpital du Valais – ici l'établissement de Sion – de 2006 à 2014.

Un ancien médecin-chef de l’Hôpital du Valais (HVS) accusé d’avoir détourné un demi-million de francs destinés à la recherche sera-t-il condamné à deux ans de prison avec sursis et 4500 francs d’amende pour abus de confiance, voire escroquerie? Le Tribunal de Sion rendra prochainement son verdict après le procès de ce mardi.

Engagé en 2006, ce médecin avait été promu chef de la division de néphrologie (maladies des reins). Mais par la suite, il fut destitué de son titre académique de professeur par le CHUV et l’Université de Lausanne à la suite d’une publication scientifique controversée.

Des dizaines de versements

Survient alors un audit interne concluant à des irrégularités dans la gestion d’un fonds de recherche. Ce qui débouche début 2014 sur le départ du praticien et le dépôt d’une plainte pénale. Car le praticien se faisait verser directement sur son compte bancaire privé l’argent octroyé par l’industrie pharmaceutique dans le cadre d’essais cliniques de médicaments. Des dizaines de versements ont été découverts. Cela représente parfois quelques milliers de francs, mais aussi de fortes sommes, notamment 200 000 francs pour une étude sur les inflammations lors de dialyse.

«Je n’ai rien voulu dissimuler»

«Ces sommes étaient destinées à son employeur. L’accusé a outrepassé ses compétences et commis un abus de pouvoir, voire une escroquerie», a estimé mardi, le procureur Jean-Pierre Greter. Devant le juge François Vouilloz, l’ancien médecin-chef, qui exerce désormais en France, lance: «Je n’ai rien voulu dissimuler. J’utilisais de façon transparente mon compte privé, car l’HVS ne disposait pas d’un compte pour la recherche.»

Et son avocat, Me Christophe Sivilotti, de faire le procès du Réseau santé Valais (RSV) de l’époque, dénonçant «sa déliquescence administrative». Le défenseur, qui a demandé l’acquittement, a aussi affirmé que d’autres médecins usaient alors de pratiques comptables similaires.

Mais  pourquoi l’HVS aurait-il dénoncé uniquement l’accusé? Ce dernier a une explication: «J’étais devenu un risque pour l’institution valaisanne après la perte de mon titre académique qui a eu des conséquences en Valais sur le financement de la recherche.» Contacté, le directeur général de l’HVS Eric Bonvin dément: «Notre service d’audit interne avait alors vérifié tous les autres fonds en usage à l’Hôpital du Valais sans y constater de telle pratique.»

Pour l’avocat vaudois de l’HVS, Me Christian Favre, «l’accusé n’assume pas ses actes et préfère se décharger en accusant les autres».

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