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Sion 2026: le jour où les Valaisans ont éteint pour de bon la flamme olympique

Avec leur non, les Valaisans entraînent tout le pays avec eux vers la fin du rêve olympique. Dans le canton, la question d'un nouveau modèle touristique refait surface à la suite de la division villes/stations.

10 juin 2018, 19:30
Philippe Varone, Christophe Darbellay, Jürg Stahl, Frédéric Favre et Philippe Leuba à la conférence de presse de l'après non.

La flamme est éteinte. Pour de bon. Alors que les partisans des Jeux olympiques d’hiver en Suisse et en Valais espéraient raviver la braise de Sion 2002 et 2006, la version 2026 n’aura finalement pas convaincu la population. Avec 53,98% de non aux Jeux et 62,6% de participation, le résultat de dimanche est sans appel. Il sonne le glas de tout autre projet estampillé des cinq anneaux colorés pour longtemps, très longtemps, en Valais en tout cas, et en Suisse certainement. Les Valaisans ne veulent pas des Jeux et entraînent dans leur volonté tout le reste du pays, malgré le oui enthousiaste de la commune bernoise de Kandersteg vendredi soir, la seule autre assemblée populaire à avoir eu la possibilité de voter sur ce thème.

Un clivage touristique

Alors que durant toute la campagne, ce sont les clivages de générations et de couleurs politiques qui couvaient, c’est au final une partition géographique qui aura fini d’enterrer le projet olympique. En effet, si les communes touristiques ont la plupart du temps plébiscité Sion 2026, ce sont la plaine et les villes qui ont eu raison du crédit de 100 millions qu’aurait dû débloquer le canton du Valais pour organiser ces JO.

A lire aussi : Sion 2026: le Valais des villes contre le Valais des stations

Un signal fort qui tape à l’œil des promoteurs d’un changement de paradigme en matière touristique. «Le message est clair, les Valaisans veulent en terminer avec le tourisme hivernal et passer au tourisme quatre saisons», analysait à chaud, Jean-Pascal Fournier, président des Verts valaisans.

Ministre de l’économie, Christophe Darbellay entend lui aussi l’appel lancé dimanche par les Valaisans. Mais pas question pour lui de tout jeter de ce qui se fait actuellement. «Bien entendu qu’il faudra revoir le modèle touristique, mais je le répète une énième fois à tous ceux qui ne veulent pas l’entendre, on ne tournera pas la page du ski. Les sports d’hiver représentent 2 milliards sur les 18 de l’économie valaisanne et cela pour trois mois d’activité. Alors, non le ski ne disparaîtra pas.» 

Un Valais différent d’il y a vingt ans

Au-delà du clivage plaine-montagne, tous les commentateurs s’accordaient dimanche pour constater que le Valais d’aujourd’hui n’est plus celui d’il y a vingt ans qui brûlait d’organiser cet événement planétaire, quels qu’en soient les coûts. «Le Valais de 2018 est sans doute moins dépendant du tourisme qu’auparavant», reconnaissait Vincent Riesen, responsable de la campagne valaisanne.

Différent aussi ce Valais, qui n’a pas suivi les mots d’ordre des partis majoritaires engagés dans la votation. «Je crois que la question que l’on a posée aux Valaisans était avant tout très personnelle. Toutes les barrières ont explosé ainsi que tous les schémas habituels de campagne», a concédé Frédéric Favre, conseiller d’Etat vice-président du comité de candidature. Ce qui fait dire aux deux conseillers d’Etat en charge du dossier olympique qu’il ne faut pas absolument ressentir le résultat de dimanche comme un désaveu des autorités. 

D’autres projets

Même son de cloche du côté du président de Sion, Philippe Varone, qui entend les 60% de non des Sédunois «comme une volonté claire et affirmée» et qui se console en constatant qu’au final Sion est une ville comme les autres, puisque le rejet des JO est d’ampleur similaire dans les autres cités du canton.

 
Reste aux défaits du jour le goût amer d’un projet avorté alors qu’il aurait dû jouer les accélérateurs pour notre canton. «Nous irons moins vite, mais nous irons plus loin», a terminé Christophe Darbellay. Une note positive qui vient conclure des mois de campagne compliquée. Et les conseillers d’Etat de rassurer: «Nous avons d’autres projets pour le canton. Vous le verrez très vite.»

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