Elle tient une page dans un des monuments de la presse magazine, mais sa vie n’a pas changé pour autant et elle n’a pas de paparazzis à la porte de son appartement parisien. «Ça ne me fait rien, je vis toujours en colocation, j’ai toujours des poils de chat dans mon lit et je porte toujours des Doc Martens…», rigole la Valaisanne de 26 ans.
Basculé du côté «paillettes»? «Je ne l’espère pas»
Celle qui l’an dernier a donné la réplique à Dany Boon dans «Radin» et crevé le petit écran sur Canal Plus dans la série «Versailles» a-t-elle basculé du côté «paillettes» du métier? «Je ne l’espère pas. Le jour où ce sera le cas, je préférerai arrêter.»
Car pour l’heure, cette femme qui occupe toute la hauteur de la page 49 du dernier «Vanity Fair» France, ce n’est pas Noémie Schmidt. C’est un personnage, un de plus. Celui de Mademoiselle Rochas, printanière égérie du nouveau parfum – le premier en vingt-ans – de la fameuse maison basée à Paris. «C’est comme si ce n’était pas moi», analyse l’actrice valaisanne «naturalisée parisienne», jointe ce jeudi par téléphone dans le métro de la capitale française.
«Pas incompatible» avec ses valeurs
Dans ce court article de «Vanity Fair» , le journaliste Pierre Groppo ne tarit pas d’éloge sur la Sédunoise, révélée sur grand écran en 2015 dans «L’étudiante et Monsieur Henri», aux côtés de Claude Brasseur. «Grâce espiègle», «royale à l’écran, pétillante à la ville», «à croquer»: les compliments se font printaniers. «Ce côté joyeux, festif, c’est une facette de ma personnalité que j’aime défendre», concède l’intéressée.
Qui s’empresse de battre en brèche un paradoxe: oui, la publicité l’ennuie profondément et a priori faire de la promo pour un parfum est «contraire à (ses) valeurs». Mais pour la comédienne, la «pétillance», le «charme», l’«audace» véhiculés par Rochas lui sont apparus comme «pas du tout incompatibles avec l’humain».
Engagement humain et convictions féministes
Car l’humain est «au cœur de (ses) engagements», elle qui a reçu le Prix d’interprétation féminine aux Journées de Soleure pour son rôle dans «La lumière de l’espoir» - elle y interprétait Elisabeth Eidenbenz, infirmière et enseignante zurichoise qui a notamment sauvé des centaines d’enfants durant la deuxième Guerre Mondiale.
Plus récemment, elle s’était insurgée contre la décision de confier la présidence des Césars à Roman Polanski, choix qu’elle voyait comme «l’équivalent de cracher à la figure de toutes ces femmes abusées dans le monde».
Est-ce une entorse à ses convictions féministes que d’être l’égérie d’une marque de parfums? «Non», répond-elle, avançant deux arguments. Historique, d’abord: «Egérie était la conseillère d’un roi de la Rome antique connu pour ses idées novatrices.» Artistique, ensuite: le cachet payé par Rochas – on n’en connaîtra pas le montant –, elle l’a notamment utilisé pour produire un court-métrage, «Béton squelettique», qui narre la rencontre initiatique entre une jeune fille et un sans domicile fixe. «Cela permet de donner un sens à tout ça…»