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Ouvrages d’art en Valais: le monumental pont de Chandoline

«Le Nouvelliste» propose une série de vingt épisodes autour des ouvrages d’art et cols alpins valaisans. De beaux projets sous le pont de Chandoline.

06 juin 2020, 12:00
Le pont de Chandoline sur l'A9, le dernier du genre à posséder quatre pistes et deux voies d'urgence sur un seul ouvrage.

En collaboration avec le Service cantonal de la mobilité.

Le pont autoroutier de Chandoline est un pont haubané en semi-harpe avec un tablier réalisé en béton précontraint de 284 mètres de long. Sur l’A9, à la hauteur de Sion, les 58 câbles obliques partant des deux pylônes de 36 mètres de hauteur maintiennent le viaduc qui enjambe le Rhône, de biais. L’ouvrage est monumental. À l’image des grandes architectures.

Le pont de Chandoline, toute une époque! Photo: SACHA BITTEL

Lorsqu’il fut achevé en 1991, il était le plus grand pont autoroutier haubané de Suisse. «C’était une époque. L’époque des ponts imposants, comme celui du Ganter ou le viaduc de Riddes. Nous construisions des ouvrages qui devaient sortir de l’ordinaire, des ponts qu’on voyait de loin. Les ponts haubanés étaient à la mode, celui-ci était le premier en Valais», se souvient Régis Marclay ingénieur auprès du bureau KBM.

Le pont, d’ailleurs, aurait dû comporter un seul pylône, bien plus haut que les deux existants, mais la hauteur a été limitée pour ne pas gêner l’approche de l’aéroport. Le pont de Chandoline est aussi le dernier à posséder quatre pistes et deux voies d’urgence sur un seul ouvrage. Les directives de l’Office fédéral des routes obligent désormais la construction de deux objets pour que l’axe autoroutier ne soit jamais interrompu lors des travaux d’entretien.

Les quais du Rhône sous le pont

Aujourd’hui, la troisième correction du Rhône offre l’occasion de réinterroger notre rapport au fleuve mais aussi aux ponts qui le traversent. Julie Imholz est urbaniste-paysagiste et membre de l’un des trois bureaux lauréats du projet de «Traversée du Rhône en ville de Sion». L’objectif du projet consistait à proposer une vision de l’aménagement du fleuve et de ses abords à travers la capitale:

«Le pont de Chandoline possède un dessus et un dessous. Dessus, il offre un dégagement exceptionnel dans l’axe de la vallée. Dessous, les espaces paysagers restent fluides, on peut s’y promener, voir l’autre rive et l’eau se réverbérer sur les détails du tablier en béton. Grâce à ces deux piles latérales discrètes et à sa structure haubanée, il laisse aussi intact le passage des eaux du fleuve. Dans ce projet d’aménagement, nous avons imaginé des berges où les relations entre la ville et le fleuve sont à nouveau possibles».

Pour l’urbaniste-paysagiste, l’ouvrage d’art marque la transition entre des rives plus naturelles et celles de la ville urbanisée, en mutation, dont le tissu urbain se déploie entre la gare et le Rhône et qui s’achèvera ici, sur les quais du Rhône.

Dessous le pont, des espaces à aménager pour s’y promener. Photo: SACHA BITTEL

Un grand balcon sur l’eau

«Le pont de Chandoline possède une posture d’ouverture sur le paysage, il est comme un grand balcon sur l’eau. Finalement, il n’y a pas beaucoup d’endroits où on franchit le Rhône en voiture et où l’on perçoit, dans un moment d’ouverture, toute la vallée du Rhône dans son axe Est-Ouest», conclut Julie Imholz.

Cette approche pluridisciplinaire qui comprend architecture, paysage et mobilité montre l’énorme potentiel d’évolution du lien entre la ville et le fleuve et pose les bases des projets futurs qui seront développés et mis en œuvre par le Canton et la Commune de Sion.
 

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