L'affaire a débuté vendredi. En milieu d'après-midi, la Chancellerie de l'Etat du Valais a publié un communiqué des plus sibyllins à propos du Centre scolaire de Beaulieu à Sierre. Le texte, qui compte six lignes, précise que "le conseiller d'Etat Oskar Freysinger, chef du Département de la formation et de la sécurité, a été averti d'un problème impliquant un enseignant et plusieurs élèves au Centre scolaire de Beau lieu à Sierre." Il est également mentionné que "le dossier est actuellement entre les mains de l'Office central du Ministère public et que le Département ne donnera aucune information avant la publication des résultats de l'enquête pénale". Le communiqué précise encore qu'une procédure disciplinaire sera lancée en parallèle.
Le professeur est libre
Contacté, Grégoire Comtesse, procureur en charge du dossier, n'a pas souhaité s'exprimer. Il a juste précisé qu'il était question de victimes mineures et que le professeur n'a pas été placé en détention.
Vendredi, Jacques Zufferey, le directeur des écoles de Sierre, n'a pas désiré non plus en dire davantage sur cette "affaire". Revirement de situation samedi dans la soirée. "Je tiens à préciser que selon la loi sur la jeunesse, nous avons un devoir de signalement dès que nous sommes avertis d'un problème. C'est ce qui est arrivé dans le cas présent. Nous avons immédiatement pris nos dispositions et la police a été prévenue. L'établissement a vraiment fait son travail dans l'intérêt de tous", a insisté le directeur des écoles.
Un communiqué qui cause l'embarras?
Est-ce que la façon de communiquer n'a pas jeté le trouble parmi les parents et les enseignants? Est-ce que les gens avaient été informés au préalable? "Nous avons été un peu surpris du communiqué mais au moins, on ne peut pas nous reprocher d'avoir tenté de dissimuler les choses! Concernant les parents, il nous aurait été impossible de contacter tout le monde surtout que les faits ne sont pas encore clairement établis et qu'une enquête pénale est en cours. Nous avons par contre immédiatement convoqué les parents des victimes", a déclaré Jacques Zufferey.
Affaire de voyeurisme?
Victimes de quoi? "No comment" , du directeur des écoles. Ulcérée par le mystère qui plane autour de cette affaire, la maman* de l'une des fillettes concernées nous a contactés: "A plusieurs reprises, le professeur a observé ma fille et une amie lorsqu'elles prenaient leur douche après le sport. Une autre fois, durant un exercice sensoriel, alors que la pièce était plongée dans le noir il s'est dévêtu." Selon cette maman, les faits qui concernent sa fille remontent à deux ans. "Il y a aussi des cas plus récents. Main tenant que l'affaire est sortie, d'autres dénonciations vont peut-être encore s'ajouter." Une maman qui déplore la tournure générale des événements: "Avec cette manière de faire, ils sont en train de salir une école qui était géniale alors qu'une seule personne est concernée."
" Ça va être chaud..."
Sentiment partagé dans la Cité du soleil où enseignants et parents d'élèves sont sous le choc. Personne ne souhaite s'exprimer, tous attendent lundi matin avec impatience en espérant des explications. Jacques Zufferey est bien conscient du problème: " Je pense que cela va être chaud lundi matin. Je comprends tout à fait que certains parents soient fâchés. C'est une situation également dif ficile pour les enseignants. Nous avons pris les choses en main. Cela sera notre travail avec les enseignants de faire en sorte que tout se passe bien. Je tiens à rassurer les parents, leurs enfants peuvent revenir à l'école en toute confiance et en toute sécurité. "
*identité connue de la rédaction