Un jour il m’a dit: «Je veux savoir où tu vas. Toujours.» Et il a mis une ombre entre nous.
Au début je m’en réjouissais, je trouvais ça protecteur, assez charmant, élégant cette traîne de mariée noire, belle, surtout en automne quand il me regardait délicatement en se couchant et qu’elle devenait grande grande.
Et petit à petit, pendant qu’il était occupé à remettre les pendules à l’heure de tous les clochers, j’ai réalisé que mon soleil avait mis des ombres à tout ce qui l’entourait, évidemment, pour lui c’était pratique et ça montrait sa puissance et sa générosité.
Un peu abandonnée, un peu perdue dans la masse, je suis devenue triste, emberlificotée par cette ombre de moi-même.
J’ai essayé de ne sortir qu’avec lui, car à son bras l’ombre était sous mes pieds, le problème s’effaçait de lui-même. Je n’ai plus vu la lune ni les étoiles.
Je me...