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Des interrogations autour de la nouvelle affaire Giroud

Pourquoi le chimiste cantonal, averti par la Commission fédérale de contrôle du commerce des vins des pratiques de Giroud, n'a-t-il pas dénoncé l'affaire au juge? Le chimiste cantonal était alors...expert de la Commission fédérale.

22 févr. 2014, 16:16
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Plus de 350 000 litres de vin coupés illicitement et pas de dénonciation pour Giroud vins. Comment est-ce possible? «On est à la limite du pénal», nous confie un avocat de la place. Pourquoi le chimiste cantonal n’a-t-il pas transmis le dossier au juge?

Au moment des faits, pendant les années 2005 à 2009, c’est Célestin Thétaz qui était chimiste cantonal. Mieux, le haut fonctionnaire valaisan était également expert permanent de la Commission fédérale de contrôle du commerce des vins, un organe qui était alors présidé par un autre Valaisan, Odilo Guntern.

Dans son rapport d’activités pour l’année 2006, la Commission fédérale indique qu’elle a contrôlé 1085 entreprises. Seules 26 d’entre elles ont été dénoncées aux autorités cantonales compétentes. Parmi elles se trouvent Giroud vins, qui a été dénoncé au chimiste cantonal valaisan.

Rebelote pour 2008. Cette année-là, la Commission fédérale a procédé à des contrôles auprès de 1168 sociétés viticoles, 35 d’entre elles ont été dénoncées aux autorités cantonales. Parmi les entreprises dénoncées, il y a une nouvelle fois Giroud vins… et plutôt deux fois qu’une, puisque l’entreprise de Dominique Giroud a eu droit à deux contrôles en 2008. La première fois, en février, elle a été dénoncée pour plusieurs irrégularités, dont du coupage prohibé avec du vin étranger, ainsi que pour l’absence totale de comptabilité vinicole pour une période de sept mois. Un second contrôle, qui avait été annoncé à l’avance à Dominique Giroud, est effectué quelques mois plus tard, en juillet. Une nouvelle fois des irrégularités sont constatées. Elles sont présentées sur trois pages. Les deux fois, la situation est dénoncée au chimiste cantonal, qui ne juge pas nécessaire de porter l’affaire devant la justice.

Pourquoi? Appelé à son domicile à Orsières, le chimiste cantonal retraité Célestin Thétaz est agacé par la question. «Je ne parle pas. Je serai muet», déclare-t-il avant d’ajouter: «Vous devriez vous demander comment ces documents se sont retrouvés entre les mains de la RTS.» Violation du secret de fonction?

Toujours est-il que le chimiste cantonal vaudois a déposé une plainte pénale contre un producteur de la région de Rolle qui a vendu 10 000 litres de moût hors quotas, une affaire révélée par la RTS au début de ce mois de février. Difficile de ne pas faire le lien entre ses 10 000 litres de moûts et les 350 000 litres de vin coupés chez Giroud. Une affaire dénoncée à la justice, l'autre pas.

On se rappelle que c’est la justice vaudoise qui est actuellement en charge l’affaire Giroud.

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