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Coronavirus: un Valais au ralenti dans l'objectif de notre photographe

Ecoles fermées, économie au ralenti, vie associative entre parenthèses…notre canton vit depuis un mois au rythme dicté par le coronavirus. Chaque semaine, les photographes du «Nouvelliste» vous proposent de jeter un œil sur cette situation qui fera date. C'est au tour d'Héloïse Maret de porter son regard sur ce Valais différent.

17 avr. 2020, 12:31
Les photographes du "Nouvelliste" vous proposent chaque semaine de jeter un œil sur ce Valais qui vit au rythme du coronavirus.

Voilà plus d’un mois que le Valais tourne au ralenti. La vie sociale, associative, économique et politique a cédé sa place au «restez chez vous». Sécurité oblige, les écoles, sites de loisirs et autres lieux publics resteront clos pour quelque temps encore. Ce régime de nécessité fera date dans l’histoire du monde comme dans celle du Valais.

Afin d’en garder une trace visuelle, les photographes du «Nouvelliste» vous proposent chaque semaine de jeter un œil sur ce Valais qui vit au rythme du coronavirus. De montrer ce Valais comme on ne l’a jamais vu. Pour ce deuxième épisode, c’est Héloïse Maret qui a baladé son objectif aux quatre coins du canton.

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Des places de jeux silencieuses

Dans les villes et les villages, le bruit des voitures laisse place au chant des oiseaux depuis quelques semaines. Les places de jeux, elles, sont étrangement silencieuses et désertes. Ce cheval à bascule de la place de la Planta à Sion semble pris aux pièges des rubalises. La fermeture des places de jeux a été décrétée par la ville, le 20 mars dernier. «Nous avons mis dans la balance la volonté de laisser un espace de liberté aux citoyens tout en respectant les mesures d’hygiène. Or, nous nous sommes rapidement rendu compte que sur les places de jeux, la distance sociale est difficilement respectée. Aussi, nous craignons que le virus se dépose sur les infrastructures et contamine d’autres enfants», détaille Judith Mayencourt, chargée de communication de la ville de Sion. Selon ses dires, la mesure est très bien respectée. Et les rires des enfants s’envolent désormais plus loin, dans la nature.

Un élan de solidarité sans précédent

La pandémie donne naissance à de beaux moments de solidarité. De la plaine à la montagne, de nombreuses actions de bénévolat se mettent en place dans les communes. A Nendaz par exemple, la jeunesse a rassemblé une septantaine de bénévoles pour effectuer des livraisons de courses à domicile, transporter des personnes ou livrer des repas. «Le bouche-à-oreille a très bien marché, nous avons plus de volontaires que de demandes», sourit Emilie Guntern, responsable de la coordination des bénévoles. Un moyen de rendre service tout en maintenant le lien social, tant mis à mal durant le confinement.

Des mots doux en échange de fleurs

Sur la place du Midi à Sion, la vitrine Des Lys & Délices est couverte de mots doux. Des messages de soutiens et de remerciements laissés en échange de fleurs. «Lorsque nous avons appris que nous devions fermer la boutique, nous avons décidé de laisser les fleurs et arrangements qui ne tiendraient pas la quarantaine en libre-service, en échange d’un petit mot», explique Etienne Staub, propriétaire de la boutique avec son épouse Nicole. «Cela nous a réchauffé le cœur et certains nous ont fait beaucoup rire.» Depuis, le magasin est toujours fermé, mais les livraisons à domicile ont repris et le retrait de commande devant la boutique est possible.

Les gros moyens contre l’incivilité

A la frontière de Morgins, on déploie les gros moyens. Des nouvelles glissières alourdies de socles de bétons ont été posées pour mettre fin aux incivilités. Depuis la fin mars, la frontière est ouverte aux frontaliers entre 5 et 9 heures puis entre 16 et 19 heures. Malgré cela, des automobilistes ont forcé le passage. «Une nuit, les anciennes barrières ont été tirées par un 4x4 pour permettre à des véhicules de passer, c’est désolant. Nous avons également renforcé les pourtours du poste pour empêcher les motos de monter sur les talus», regrette Christophe Es-Borrat, cantonnier à l’Etat du Valais. Le nouveau dispositif pèse deux tonnes. Le poids de la lutte contre l’incivilité.

Danser en même temps pour se rapprocher

Confinement oblige, on ne peut plus se retrouver pour danser. Ainsi, pour casser la morosité ambiante et pour marquer le début des vacances scolaires de Pâques, deux enseignantes des écoles primaires de Martigny ont organisé une flashmob le jeudi 9 avril. Les écoliers, accompagnés de leurs familles, étaient invités à sortir sur leur balcon ou à se poster à leur fenêtre pour effectuer tous en même temps une chorégraphie préalablement transmise par les professeurs. «Cette flashmob permet de faire bouger les enfants. Et c’est l’occasion d’être ensemble sans être ensemble», commente Eloïse Gay, professeur de sport. Sur la photo, la famille Balet en pleine chorégraphie. Philippe, Hugo, Dorian et Juliane se sont bien pris au jeu.

Sur le parking de l’hôpital, le tri des patients

Sur le parking de l’Hôpital du Valais, un poste médical avancé a été mis en place pour dépister les cas de COVID-19. «Cela permet de ne pas mélanger les flux avec les patients qui viennent pour d’autres raisons», détaille Joachim Faiss, collaborateur du service de communication de l’hôpital. Pour ce faire, des militaires et des agents de la protection civile ont été appelés en renfort. Les tests de dépistage sont réalisés sur place puis les gens sont renvoyés chez eux, dans l’attente du résultat. «Seuls ceux qui présentent des symptômes inquiétants sont hospitalisés.» Le poste médical avancé est ouvert à tous, sans avis médical préalable, entre 8 heures et 18 heures.

Les gares et trains désertés

Vendredi soir, 17 h 07, les quais de la gare de Sion sont vides. En ce temps de pandémie, les Suisses se déplacent beaucoup moins et les chiffres de fréquentation des trains en sont la preuve. Selon Frédéric Revaz, porte-parole des CFF, la baisse de fréquentation des trains se situe entre 80 et 90%. «Cela a été dégressif dès le 16 mars. Depuis quelques jours, nous ne comptons plus que 10% du flux total de passagers». L’offre a ainsi été réduite. En Valais, un seul direct sur deux circule. «Nous laissons toutefois la composition des trains identiques pour que les passagers puissent s’espacer au maximum. On compte généralement un à deux clients par wagon.»

Un centre d’investigation en soutien aux cabinets

Sion, Martigny, Monthey et Brigue accueillent des centres d’investigations ambulatoires mis en place avec l’aide de la protection civile. Le but : décharger les cabinets médicaux des patients fiévreux ou présentant des difficultés respiratoires. Sur l’image, le docteur Patrick Della Bianca s’apprête à effectuer un frottis nasal permettant de détecter le COVID. «Ces derniers sont réalisés surtout sur les personnes à risques et sur les personnes travaillant dans la santé», précise Peter Sutter, responsable du CIA Martigny. «Cela représente le trois quarts des 200 personnes consultées ces trois dernières semaines.» Les patients y sont envoyés par leur médecin traitant, qui assure également le suivi.

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