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Coronavirus: le nombre de cas repart à la hausse en Valais et en Suisse

Les données épidémiologiques de la semaine du 21 au 28 février montrent une hausse du nombre de cas. En cause: les variants plus contagieux mais aussi sans doute le brassage de population lié aux stations.

04 mars 2021, 17:45
/ Màj. le 04 mars 2021 à 18:30
Carte de l'épidémie de coronavirus pour la semaine du 21 au 28 février.

Alors que le Valais connaissait enfin un reflux du Covid, le nombre de cas augmente de nouveau durant la dernière semaine écoulée, du 21 au 28 février. Avec 438 cas contre 367 la semaine précédente. L’incidence augmente dans le Valais romand mais baisse dans le Haut-Valais. 

Un foyer persistant dans la vallée de Zermatt

La vallée de Täsch reste le principal foyer épidémique cette semaine, non maîtrisé depuis le début janvier. «Cela montre qu’il y a un problème dans le testing, le traçage et les isolements et quarantaines dans cette vallée», estime Georges Dupuis, ancien médecin cantonal et épidémiologiste. «De nombreux employés de la station de Zermatt vivent dans cette vallée où il y a probablement des manques dans le respect des gestes barrières.»


Le canton annonce cette semaine qu’il prend les choses en main. «Plusieurs petits foyers ont été identifiés récemment par le contact tracing», explique Nicolas Troillet, médecin cantonal remplaçant et spécialiste en épidémiologie. «Des mesures sont en cours pour les circonscrire qui comprennent le dépistage des contacts et des contrôles des plans de protection des entreprises locales et du respect des mesures d’isolement et de quarantaine.»

 

 

Il y a une responsabilité des stations dans l’augmentation des cas et dans la proportion de virus mutants qui circulent actuellement en Suisse.
Georges Dupuis, ancien médecin cantonal et spécialiste en épidémiologie

Les écoles étaient des foyers de contamination importants avant les vacances de carnaval. Elles comptent désormais des mesures de quarantaines ou de dépistages élargis dans des classes de Monthey, Savièse et Erde.

 

Leur fermeture aurait probablement ralenti le phénomène mais n’aurait pas pu l’éviter.
Nicolas Troillet, médecin cantonal remplaçant et spécialiste en épidémiologie

Pour le Valais, le taux de reproduction (taux R) est de nouveau au-dessus de la barre de 1, ce qui indique une croissance de l’épidémie. C’est aussi le cas au niveau suisse. La conséquence des vacances de carnaval? Cette recrudescence «pourrait être due en effet au brassage de population lié aux vacances, mais aussi à l’installation du virus variant britannique qui prédomine dorénavant et qui se transmet plus facilement», estime Nicolas Troillet. Georges Dupuis estime aussi que les variants – présents dans désormais 86% des échantillons de tests en Valais – jouent un rôle dans cette évolution.

Mais il pointe aussi du doigt les vacances et le fait que les stations ouvertes provoquent un important brassage de population. «Il y a une responsabilité des stations dans l’augmentation des cas et dans la proportion de virus mutants qui circulent actuellement en Suisse.» Une vision que pondère un peu Nicolas Troillet, estimant que «les stations sont une des voies par lesquelles les virus mutants ont été introduits en Suisse. Leur fermeture aurait probablement ralenti le phénomène mais n’aurait pas pu l’éviter.» 

 


Important retard dans le plan de vaccination

«Le canton de Vaud connaît actuellement dans certains hôpitaux une augmentation importante des hospitalisations», souligne Georges Dupuis. «C’est un phénomène qu’il faut surveiller attentivement parce que cette évolution pourrait aussi suivre chez nous», avertit-il.

En Valais, le nombre d’hospitalisations est pour l’heure toujours en baisse, ce qui indique probablement l’efficacité des vaccins pour les personnes vulnérables qui l’ont déjà reçu. En Valais, ils étaient, la semaine écoulée, 20 000 à avoir reçu la première dose et 13 115 à avoir reçu la deuxième. Le délai pour la fin de la vaccination des personnes vulnérables est désormais repoussé du printemps à la mi-juin. «Le ralentissement de la progression par rapport au plan initial est dû aux problèmes d’approvisionnement en vaccins au niveau national», explique Nicolas Troillet. 

De ce fait, la vaccination du deuxième groupe prioritaire que sont les soignants commencera aussi plus tard. «Toutefois les soignants des services critiques en cas de reprise de l’épidémie et d’augmentation des hospitalisations ont été vaccinés avec un taux d’acceptation de 80%», selon l’Hôpital du Valais.

Pas d’étude sur l’immunité collective

«L’immunité collective actuelle en Valais est estimée similaire à celles des cantons de Vaud et de Genève.»
Nicolas Troillet, remplaçant du médecin cantonal et spécialiste en épidémiologie

L’immunité collective de la population dans les cantons suisses a été publiée cette semaine avec des taux de quelque 20% dans les cantons romands. «Attention, les études n’ont pas toutes été réalisées dans les cantons à la même période», explique Georges Dupuis. «Le canton de Vaud affiche 25% de sa population immunisée au Covid mais son étude date de février tandis que celle de Genève affiche 20% en décembre. Il est bien dommage que le Valais n’ait pas réalisé aussi ce type de recherche», déplore-t-il. «L’immunité collective actuelle en Valais est estimée similaire à celles des cantons de Vaud et de Genève, c’est-à-dire entre 20 et 25%», répond Nicolas Troillet.

Ces recherches montrent que la Suisse romande a un taux d’immunité collective très supérieur à la Suisse alémanique. «Cela corrobore tous les autres indicateurs», dit Georges Dupuis. «Et cela s’explique par le fait que la Suisse romande a des relations intenses avec l’Europe du Sud où l’épidémie a été beaucoup plus virulente, notamment par le biais d’un grand nombre de travailleurs frontaliers.» 

 

 

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