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Cols alpins valaisans: on déneige le Grand-Saint-Bernard

«Le Nouvelliste» propose une série d'articles sur les ouvrages d’art et cols alpins valaisans. Les ouvriers s’activent pour ouvrir le col du Grand-Saint-Bernard le 29 mai.

20 mai 2020, 21:00
Les ouvriers s'activent pour ouvrir le tronçon de 6,3 kilomètres de route pour accéder au col.

En collaboration avec le Service cantonal de la mobilité.

Pour certains, le Grand-Saint-Bernard est un col accessible aux véhicules et un hospice, pour d’autres Napoléon et son armée. Pour les ouvriers du déneigement, ce sont 6,3 kilomètres de route qu’il faut ouvrir au plus vite pour atteindre le sommet.

Une dameuse et deux fraiseuses ont commencé les travaux le 27 avril dernier. Le tronçon sera ouvert le 29 mai. Mais la frontière avec le val d’Aoste reste pour l’instant fermée. La Suisse n’a pas encore décidé si elle accueillera les voyageurs d’Italie le 15 juin. 

Avancer en sécurité

«Nous commençons généralement les travaux de déneigement à la fin avril en tenant compte du danger d’avalanche et de la quantité de neige», rappelle Frédéric Moulin, responsable du Service valaisan de la mobilité pour le haut de la vallée de l’Entremont.

A 2473 mètres d’altitude, le col du Grand-Saint-Bernard est le troisième plus haut col de Suisse après l’Umbrail et le Nufenen. C’est dire qu’il peut enregistrer encore des couches de neige importantes. Juste après le début des travaux de déneigement, il est tombé encore 1 m 50 sur l’hospice et les machines se sont arrêtées durant cinq jours.

Le 15 mai 1978, par exemple, jour anniversaire de la traversée du col par les troupes de Bonaparte, il y avait encore 8 mètres de neige au bas de la combe des Morts, dernière rampe avant d’accéder à l’hospice.

Cette année, la neige cumulée atteint 11 mètres, c’est relativement peu. Sur le terrain, elle varie entre 4 mètres à rien du tout! «Par endroits, on voyait déjà le goudron», affirme le responsable. Du coup, les ouvriers peuvent facilement recréer un tracé à travers les murs de neige. Mais il faut cependant rester très prudent.

Pas d’inauguration officielle

Comme chaque année, avant de commencer le déneigement, Frédéric Moulin est monté en éclaireur à peaux de phoque, accompagné par le guide observateur Eric Berclaz. Ils ont ainsi pu jauger les dangers, la quantité et la qualité de la neige. Durant les travaux, le guide observateur monte tous les jours pour évaluer les dangers potentiels et discuter avec les machinistes.

«Quand la neige est relativement compacte, comme cette année, le travail jusqu’au goudron est plus facile pour les machines», ajoute le voyer. Du côté italien aussi, on déblaie: «Nous fixons généralement ensemble la date d’ouverture.»

Frédéric Moulin ne cache pas son attachement pour ces manœuvres printanières. «L’ouverture du col est très attendue, la route est mythique et il règne une effervescence touchante autour de l’hospice que tout le monde connaît bien.» Cette année n’aura pourtant pas la même saveur pour ce lieu dédié depuis mille ans à la permanence de l’accueil, à l’écoute et à la solidarité. Les chanoines sont restés confinés, les contacts ont été rares jusqu’à présent et il n’y aura pas de fête qui aurait dû être organisée cette année par les Valaisans, Covid-19 oblige. Il est prévu de marquer le coup en petit comité.  

700 véhicules chaque jour

Chaque été, 700 véhicules par jour transitent par le col, preuve que la route est encore très appréciée. Facile d’accès, en bon état car son enrobé est protégé par la neige durant tout l’hiver, le passage est fréquenté depuis cinq millénaires. Une route charretière a remplacé le chemin muletier en 1893 sur le versant suisse et en 1905 sur le versant italien. Ce n’est qu’en 1964 que le tunnel du Grand-Saint-Bernard est inauguré et que la route du XIXe siècle permettant son accès est intégralement modernisée.

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