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Meurtre de Lucie: huit ans après, le canton d'Argovie admet avoir commis des fautes

Les proches de l'adolescente, assassinée en 2009, et le canton d'Argovie ont trouvé un accord extrajudiciaire. Les autorités admettent des erreurs et ont versé des dédommagements à la famille.

25 août 2017, 18:08
C'est la fin d'une longue bataille juridique pour les parents de Lucie (ici en 2012), la jeune fille au pair fribourgeoise assassinée en mars 2009 par un ex-détenu mis en liberté conditionnelle sept mois avant le drame.

Huit ans après l'assassinat de Lucie, les proches de l'adolescente et le canton d'Argovie ont trouvé un accord extrajudiciaire. Le canton a versé des dédommagements et reconnaît avoir commis des fautes.

C'est la fin d'une longue bataille juridique pour les proches de Lucie, la jeune fille au pair fribourgeoise assassinée en mars 2009 par un ex-détenu mis en liberté conditionnelle sept mois avant le drame. Ils accusaient des employés du service argovien d'exécution des peines d'homicide par négligence et avaient finalement été déboutés par le Tribunal fédéral.

Le canton reconnaît des fautes organisationnelles, notamment le manque de personnel qualifié pour traiter les cas de délinquants dangereux, écrivent les proches de Lucie vendredi dans un communiqué. Il admet également des fautes dans l'application du Code pénal.

"Avancer dans le deuil"

Ainsi, le canton admet notamment ne pas avoir reconnu l'assassin comme dangereux aux yeux de la loi, a précisé le père de la victime, contacté par l'ats. Les autorités concèdent également avoir choisi une mauvaise procédure de libération conditionnelle, qui a soustrait l'assassin à une expertise externe de sa dangerosité.

"La reconnaissance de ces fautes permet aux proches de Lucie d'avancer dans leur processus de deuil et au canton d'Argovie d'améliorer le service d'exécution des peines et des mesures", écrivent encore les proches de la victime âgée de 16 ans.

Système revu

L'Argovie a déjà tiré les conséquences de ses erreurs dans l'affaire Lucie. L'exécution des peines et des mesures a été réorganisée. L'assistance de probation a été intégrée à l'administration cantonale.

Le canton a également versé un dédommagement. Sans en vouloir en divulguer le montant, la somme "n'est pas symbolique", a confié le père de Lucie. Toutefois, elle "ne couvre de loin pas, sur le seul plan financier, les frais de la famille. C'est une indemnité partielle", a-t-il conclu.

Internement simple

L'assassin de Lucie avait déjà étranglé une femme en 2003, manquant de peu de la tuer. Il avait été condamné en 2004 pour tentative d'assassinat et placé en liberté conditionnelle sept mois avant de s'en prendre à Lucie.

L'assassin, un cuisinier au chômage et toxicomane âgé alors de 25 ans, purge une peine de prison à vie assortie de l'internement simple. En seconde instance, la Cour suprême argovienne avait prononcé l'internement à vie. Une décision cassée par le Tribunal fédéral.

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