Plusieurs parlementaires évoquent la possibilité pour la SSR de reprendre la tâche de service public assumée actuellement par l'ats. La ministre de la communication Doris Leuthard émet des doutes. Elle préfère miser sur l'économie privée.
La conseillère fédérale se prononçait lundi devant le Conseil national, en réponse à une question de Fathi Derder. Le libéral-radical vaudois souhaitait savoir si le gouvernement était prêt à étudier une extension de l'offre de service public de la SSR à l'écrit. Le diffuseur national reprendrait ainsi une tâche remplie jusqu'ici par l'Agence télégraphique suisse (ats).
Cette solution serait problématique, selon Doris Leuthard. La SSR, qui serait à la fois prestataire et cliente d'informations, devrait affronter un conflit d'intérêts permanent. L'extension proposée serait également délicate vu la concentration croissante des médias.
La SSR occuperait une position centrale, qui pourrait en fin de compte nuire aux médias imprimés. Il n'est pas sûr non plus que cela réponde à la demande de la presse écrite, qui est critique face à l'offre en textes offerte par la SSR.
Fathi Derder évoquait comme alternative de contraindre l'ats à continuer de remplir sa tâche de service public, ou de créer une nouvelle entreprise. La ministre de la communication a dit partir de l'idée que "l'économie privée peut sauver l'ats et la faire entrer dans une nouvelle ère marquée par la modernité".
La conseillère fédérale a rappelé que le Conseil fédéral propose d'allouer à l'ats deux millions de francs via la redevance. Et que la nouvelle loi sur les médias électroniques pourrait servir de base pour un soutien à une agence de presse.