Un "guide suprême", un "visionnaire génial" au "style de bulldozer", "l'homme des grands projets", un amoureux des chiffres, parfois impatient, qui jauge rapidement les positions et donne la solution le premier: les orateurs qui se sont succédé sur la scène du cinéma Capitole lui ont rendu hommage avec une pointe de dérision, à l'image des petites piques que Daniel Brélaz se plaît à donner.
Grand ou gros
La stature de l'homme et son empreinte sur la ville ne sont plus à démontrer. "Non, je ne vous parlerai pas de ses chats, de ses cravates ou de ses régimes alimentaires", a lancé Grégoire Junod, le futur syndic. Il a préféré citer Helmut Kohl: "En politique, il faut être grand ou gros. Si vous êtes les deux, c'est génial".
Anecdotes et intermèdes musicaux du Quatuor Sine Nomine ont alterné, en présence de Marie-Ange, la femme de Daniel Brélaz et de leur fils. Jean-Yves Pidoux, son collègue de parti et d'exécutif, a rappelé sa "solidarité remarquable" à l'égard des décisions de la municipalité, même si souvent "sa" vérité était "la" vérité.
A la cérémonie de départ de notre Daniel Brélaz, beaucoup d'émotion pour notre parti! Merci Daniel!! pic.twitter.com/sf4fCIBckr
— Les Verts Lausannois (@VertsLausannois) 30 juin 2016
Un bon syndic
"Il a été un très bon syndic, malgré des traits de caractère compliqués", a ajouté Grégoire Junod qui se souvient aussi de sa "popularité exceptionnelle". Plus récemment, il est resté "médusé" lorsque, au cours d'une rencontre avec la maire de Paris Anne Hidalgo, il a osé la reprendre sur les résultats des arrondissements de la capitale française. "Elle n'a rien trouvé à y redire", a-t-il ajouté.
La relève l'a aussi remercié: "tel un brise-glace, il a frayé une voie dans la banquise pour tous ceux qui se préoccupent de l'environnement", a dit Léonore Porchet, la présidente des Verts lausannois. "Il passait pour un rêveur loufoque lorsqu'il tressait des louanges à l'énergie solaire".
Beaucoup d'émotion de dire ce soir au revoir à Daniel en tant que présidente... Une page se tourne! #greenteam https://t.co/56JOh6hthI
— Porchet Léonore (@LeonorePorchet) 30 juin 2016
Une page se tourne
Une page se tourne pour la vie politique à Lausanne. Daniel Brélaz aura passé trois législatures à la tête des Services industriels puis trois législatures comme syndic, presque un record.
Dans un discours très politique, orienté vers l'avenir, Daniel Brélaz, 66 ans, a rappelé qu'un destin, le sien ou celui d'une ville, peut tenir à très peu de choses. Le 20 décembre 1954, enfant, il a été renversé par une voiture sur un passage piéton. "J'ai passé sept jours entre la vie et la mort", a-t-il dévoilé.
Le désormais ex-syndic continuera à siéger au Conseil national. Avec cette demi-retraite, il "envisage de passer à la semaine de 32 ou 38 heures".