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Michaël Perrier officiera comme consultant sur les ondes de Rhône FM samedi lors du match de Coupe de Suisse entre le Stade Lausanne-Ouchy, son dernier club avant son accident cardiaque, et le FC Sion, avec qui il a gagné cette compétition en 2015.

Michaël Perrier a des fourmis dans les jambes. Contraint à l’inactivité à la suite d’un problème cardiaque en mai, il aspire quatre mois plus tard à refouler les terrains de football. Un test effectué sur tapis roulant et sous surveillance médicale le conforte dans ce choix. Les sensations sont excellentes, les pulsations montent à 189 battements par minute. «L’impression de souffrance en cours d’effort et le bien-être qui suit m’ont fait du bien», apprécie-t-il.

Se représenter le Valaisan au repos complet exige un grand effort d’imagination tant la générosité exprimée sur les pelouses lui colle au maillot. Il l’investit majoritairement sur les lattes durant son enfance. En été, il tape dans le ballon au sein des juniors du FC Paradiso au Tessin où Jeannette, sa maman, s’est établie. «Je rêvais d’une carrière de skieur à ce moment-là. Mes idoles étaient von Grünigen et Cuche» avoue-t-il. Une deuxième année difficile en OJ2 instille le doute dans ses espoirs et le détourne des pistes de compétition.

Cela déplaira aux fans du FC Sion, mais je tiendrai pour le SLO samedi, c’est mon équipe.

Michaël Perrier, ancien joueur du FC Sion et du Stade Lausanne-Ouchy en convalescence

Il gagne la Coupe avec le FC Sion comme papa

Michaël Perrier reçoit le soutien de Bernard, son papa, avant le départ du FC Sion pour la finale de la Coupe de Suisse en 2015. Louis Dasselborne

Le FC Lugano le retient après un test effectué en moins de 15 ans sur proposition de son meilleur ami. Plus tard, il se retrouve coéquipier de Mario Gavranovic au sein du Team Ticino M18. «J’avais un gros volume de course et j’étais solide sur les jambes, mais il manquait quelque chose sur le plan technique.» Son parcours footballistique passe par Chiasso et Bellinzone notamment.

De retour en Valais, son canton d’origine, il soulève la Coupe de Suisse en 2015 face au FC Bâle comme l’avait fait Bernard, son papa, contre le Servette FC vingt-neuf ans plus tôt. «Je suis sorti des plans du club ensuite. Ne pas participer à la Ligue Europa a été une déception après deux années qui m’ont permis de vivre des moments extraordinaires.»

Michaël Perrier célèbre la victoire en Coupe de Suisse avec le FC Sion en remontant l’avenue de la Gare de la capitale valaisanne. Keystone

Une formation en physiothérapie à la HES-SO Valais

Le Nendard a profité récemment de son temps libre pour visionner à nouveau cette finale victorieuse. Il était entré à vingt minutes du coup de sifflet final. «Sur certaines séquences, j’ai vu un très bon joueur. Il m’a déçu sur d’autres actions par sa naïveté et par son impulsivité. Peut-être me manquait-il la maturité que j’ai acquise depuis mon passage à Sion. Je comprends mieux pourquoi je ne faisais plus partie du projet, surtout face à une concurrence comme celle de Vincent Sierro ou de Bastien Toma.»

Après un passage au FC Aarau, il s’engage avec le Stade Lausanne-Ouchy en Promotion League. Il s’engage simultanément dans une formation de physiothérapeute auprès de la HES-SO Valais. «Dans mon esprit, j’effectuais un pas de retrait avec l’objectif d’être à disposition des entraîneurs en cas de besoin.» Le recul se transforme en relance spectaculaire. Son jeu se fait plus réfléchi, la gestion des efforts est plus raisonnée.

Trois jours de coma et trois semaines d’hospitalisation

Michaël Perrier produit son meilleur football lorsque son cœur se dérègle au cours d’une sortie d’équipe. Il passe trois jours dans le coma. Son hospitalisation se prolonge durant trois semaines. «Je n’ai aucun souvenir de l’accident, ni du jour précédent. Mon pote tessinois m’a rendu visite à deux reprises. Il m’a raconté que nous avions joué aux cartes. Je n’en garde aucune image.»

Pour la première fois en quinze ans, il vit un été tranquille. «Cette coupure a permis à mon organisme de se régénérer. L’envie de reprendre se fait ressentir aujourd’hui.» Le protocole médical fixe le délai de convalescence à six mois après une myocardite. Les causes précises de cet incident demeurent à déterminer. «Il est intervenu un mois après la première injection du vaccin contre le Covid. Rien ne prouve le lien entre les deux événements, mais le soupçon existe.»

Le chiffre

358

matchs

soit le total de rencontres disputées en Super League, 42, et en Challenge League, 316, par Michaël Perrier sous les maillots de Lugano, Chiasso, Bellinzone, Sion, Aarau et Stade Lausanne-Ouchy.

Le même défibrillateur que Daley Blind

Un défibrillateur sous-cutané surveille désormais les défaillances potentielles de son cœur. Daley Blind, joueur de l’Ajax Amsterdam, bénéficie du même soutien depuis 2020. Il a participé à l’Euro et disputé toute la saison avec son club. «Cet exemple renforce mon espoir d’un retour à la compétition même si mon regard sur le sport a changé. Je voyais mon corps comme une machine de guerre sans limites. Le seuil était la douleur. La remise en question est intense.»

En plus des facteurs médicaux, la famille influencera mon choix de continuer ou non le sport de haut niveau.

Michaël Perrier, ancien joueur du FC Sion et du Stade Lausanne-Ouchy en convalescence

Le SLO a déjà communiqué sa volonté de prolonger leur collaboration en cas d’issue positive. Si les risques pour sa santé se révélaient trop importants, Michaël Perrier ne serait pas démuni. Trois mois de stage le séparent de la fin de ses études en physiothérapie.

Quel que soit son destin sportif, son quotidien lui découvre déjà de nouveaux horizons. Nadia, sa femme, et Michaël ont accueilli Aria le 1er septembre. «Un moment exceptionnel à vivre. Ma convalescence me donne plus de temps pour Nadia et pour la vie de famille. J’apprécie énormément cette liberté.»

Portrait: Michaël Perrier veut croquer dans son quotidien de papa et de footballeur miraculé

Victime d’un arrêt cardiaque en mai, le Valaisan nourrit l’espoir de retrouver la compétition au terme de ses six mois de convalescence.