L’avenir du BBC Monthey dépendra-t-il de la bonne volonté de quatre joueurs? Le raccourci paraît un peu facile. Toujours est-il que si ces quatre joueurs – deux étrangers et deux jeunes – acceptent de renoncer à leur salaire du mois de juin, le club chablaisien, en très grandes difficultés financières, pourrait voir le bout du tunnel. Tout au moins, entrevoir un peu de lumière.
La démarche paraît avoir été lancée par un comité de crise qui, en cas d’accueil positif de la part des joueurs concernés, pourrait bien prendre le relais du comité actuel et assurer, ainsi, l’avenir du BBC Monthey. «Nous avons commis une erreur avec quatre joueurs qui ont signé des contrats jusqu’à la fin du mois de juin alors que la règle veut qu’ils soient payés jusqu’à la fin mai, explique Christophe Grau, président du club. En contrepartie, ils seraient libérés de toute obligation, n’auraient plus besoin de s’entraîner et pourraient rentrer à la maison.»
Les montants ainsi économisés sont-ils à ce point importants, en comparaison de la dette, qu’ils assureraient la survie du club? «Non, mais c’est un geste qui, en parallèle d’autres actions, nous soulagerait. Il faut gratter partout où l’on peut. Surtout, il constituerait un élément déclencheur vis-à-vis des repreneurs. Ce serait un signal très positif, une pièce que nous pourrions également ajouter au dossier qu’il nous faudra déposer auprès de la ligue, dans un délai de 20 jours après le recours, afin d’obtenir notre licence. Une équipe s’active pour reprendre le club. Il nous faut à tout prix assainir la situation financière.»
"Nous serons fixés la semaine prochaine"
A priori, des contacts ont déjà été pris avec les joueurs concernés par ce «sacrifice». Une séance est prévue la semaine prochaine au terme de laquelle ils devraient adhérer, ou pas, à cette requête. «Les joueurs connaissent la situation du club. À ce niveau, nous avons été honnêtes. Je sais que certains accepteront notre proposition. Ce sera plus compliqué avec d’autres. Les premières discussions sont positives. Qu’il y ait six mois plus difficiles en dix ans de présidence, ce n’est pas catastrophique non plus. Nous serons fixés la semaine prochaine.»
Tous les joueurs n’ont pas été informés
N’est-ce pas, toutefois, prendre les joueurs en otage et transférer la responsabilité de l’avenir du club sur les épaules, même solides, des basketteurs? «Ils seront libérés et profiteront de vacances anticipées, réplique Christophe Grau. C’est aussi dans l’intérêt de chacun que le club perdure. Je reconnais avoir commis des erreurs en raison d’une certaine usure. Mais qu’une équipe soit prête, désormais, à prendre le relais est en tous les cas extrêmement motivant. C’est très positif. Je ne veux pas encore crier victoire mais j’ai envie d’y croire.»
La démarche n’a visiblement pas encore circulé dans l’intégralité du vestiaire. «Vous me l’apprenez, s’étonne Gilles Martin, joueur du BBC Monthey. Il m’est donc difficile de la commenter. De notre côté, nous n’avons pas eu d’informations de la part des dirigeants.»