Les derniers concurrents ont goûté à Sierre-Zinal millésime 2021 dimanche matin. Après avoir avalé les 31 kilomètres répartis sur 2200 mètres de montée et 1100 de descente, ils ont rejoint Zinal et sa ligne d’arrivée. Une ligne d’arrivée qui, en temps ordinaire, prend des airs extraordinaires en réunissant des milliers de personnes.

Qu’ils soient amateurs de course à pied, passionnés de montagne, amoureux du val d’Anniviers ou simple badauds, Sierre-Zinal attire la foule. Ce dimanche, changement de décor. Ils étaient quelques dizaines à encourager les derniers courageux.

C’est que les organisateurs ont dû proposer une édition particulière. Comme l’année dernière, Sierre-Zinal s’est disputé sur un mois en raison des mesures sanitaires. «Au total, avec les juniors et la course des enfants, on a eu 5670 inscrits. 4320 ont pris le départ de cette 48e édition», apprécie le directeur de l’épreuve Vincent Theytaz qui a vu les coureurs s’élancer toutes les semaines du mercredi au dimanche entre le 4 août et le 12 septembre.

Près de 4500 concurrents ont participé à cette 48e édition.

Vincent Theytaz, directeur de Sierre-Zinal

L’émotion et l’humain de retour

Parmi eux, Jacques Vouardoux, véritable ambassadeur de la doyenne des courses de montagne. Qui de mieux placé que le Grimentzard qui n’a manqué aucune des 48 éditions pour comparer l’épreuve traditionnelle disputée sur un jour et celle disputée sur un mois. «L’an passé, c’était une nouveauté. J’avais eu le temps de profiter, de regarder le paysage, de discuter avec les gens que je croisais, ce que l’on ne fait pas vraiment en temps normal. En fait, j’ai découvert des choses que je n’avais jamais vécues lors de mes 46 premières participations», sourit-il.

Avec 400 concurrents au départ, j’ai un peu retrouvé l’esprit de la course.

Jacques Vouardoux, coureur qui n’a manqué aucune édition

«Comme on était relativement seuls, il manquait par contre une part d’émotion. Avec 400 concurrents au départ cette année, j’ai un peu retrouvé l’esprit de la course et ces émotions qui faisaient défaut», ajoute Jacques Vouardoux qui a couru en compagnie de son fils Cyril.

Contrairement à 2020, davantage de bénévoles étaient en effet présents au départ ainsi que sur le parcours cette année. «L’aspect humain sur notre course, où le cœur passe avant le chrono, est prioritaire. Les coureurs nous ont dit avoir apprécié la présence des bénévoles. Sans eux, rien ne serait possible», reconnaît Vincent Theytaz.

Jacques Vouardoux en compagnie de son fils Cyril. © Sierre-Zinal

Même si, du mercredi au dimanche, le tracé de 31 kilomètres était bien plus fréquenté et suivi qu’en 2020, on était loin de la fréquentation d’une édition normale malgré tout. «Cela a un impact direct sur la motivation», assure Jacques Vouardoux. «Lors d’un Sierre-Zinal disputé sur un jour, vous sentez une véritable pression au milieu de la foule. Cela vous booste. En cas de coup de mou, vous pouvez vous retrouver dans un groupe qui va vous remotiver.»

Vers une formule mixte?

Alors, stop ou encore avec cette formule sur un mois? Si les différentes mesures sanitaires s’invitent encore l’année prochaine, les organisateurs n’auront d’autre choix que de reconduire cette formule. «Dans le cas contraire, on reviendra à un modèle de course d’avant pandémie», assure Vincent Theytaz, précisant. «Il se pourrait que l’on propose quelques jours ou week-ends supplémentaires afin d’offrir une course qui satisfasse tout le monde. Encore doit-on se demander si tel est notre rôle», ajoute celui qui en discutera avec toutes les parties concernées dès début octobre.

Dès qu’on le pourra, on reviendra au modèle de course d’avant pandémie.

Vincent Theytaz, directeur de Sierre-Zinal

«Je suis sûr que certaines personnes ont osé franchir le pas grâce à la formule sur un mois. Celle-ci permet de prendre le départ de cette course longue et difficile sans avoir à gérer la pression que l’on peut ressentir lors d’un Sierre-Zinal «traditionnel». Pour continuer à promouvoir la course et l’ouvrir à d’autres personnes, ajouter quelques jours serait une bonne solution. Mais cela demande des efforts supplémentaires pour les organisateurs qui ont d’ailleurs réalisé un travail remarquable lors des deux dernières éditions pour assurer une course», apprécie Jacques Vouardoux.

Le charme d’une fête populaire

Tous deux n’oublient pas l’histoire et l’essence même de la course. Une épreuve disputée sur un jour. Le jour J. «La formule sur un mois permet de répondre aux attentes d’un événement sportif, mais elle ne répond pas à l’organisation d’un événement festif. Sierre-Zinal doit se disputer avec la présence des meilleurs coureurs au monde mais aussi et surtout des populaires qui viennent se challenger avant de se détendre à l’arrivée et faire la fête. Cet esprit festif qui fait le charme de la course n’est pas possible avec un modèle sur un mois.»

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Pour la deuxième année de file, l’épreuve s’est déroulée sur un mois. Retour avec son directeur Vincent Theytaz et le plus fidèle des concurrents Jacques Vouardoux.