Quinze ans de pouvoir, et après? La présidentielle et les législatives anticipées de dimanche seront un test crucial pour Recep Tayyip Erdogan. Elles permettront de jauger du soutien de la société turque à la «dérive autoritaire» du régime, souvent dénoncée à l’étranger. En précipitant ce double scrutin, le président espère surfer sur un nationalisme attisé par l’intervention turque en Syrie. Les sondages restent très incertains, souligne Didier Billion, spécialiste de la Turquie et directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques, à Paris.
Pourquoi Erdogan a-t-il voulu ces élections anticipées, un an seulement après un référendum constitutionnel contesté?
Plusieurs raisons à cela. D’abord, Erdogan veut profiter rapidement des mesures introduites par le référendum de 2017. C’est un homme qui aime beaucoup le pouvoir, et le vote de l’an dernier a renforcé ses tendances autoritaires. Ensuite, la situation économique en Turquie est pour le moins «turbulente» (lire ci-dessous). Dès...