«L’extrême droite est la menace la plus dangereuse pour la sécurité de l’Allemagne», a déclaré, hier après-midi, le ministre de l’intérieur allemand, Horst Seehofer, en présentant le rapport annuel 2019 de l’Office fédéral de la protection de la Constitution (Bundesamt für Verfassungsschutz, BfV), les services de renseignements intérieurs allemands. Jamais le ton d’un dirigeant conservateur contre l’extrême droite n’avait été aussi clair depuis la chute du Mur de Berlin. Et ceci, en dépit du fait que, depuis 1989, les néonazis, skinheads et fascistes en tout genre, sont responsables de plus de 190 meurtres et auteurs de multiples agressions racistes, seuls ou au sein de confréries violentes voire terroristes.
Le virage sémantique de Seehofer s’explique d’une part par le choc créé, en juin 2019, par l’assassinat d’un fonctionnaire de la République et membre du parti conservateur, le préfet Walter Lübcke. Et d’autre part par l’effrayante réalité dressée par les statistiques....