Voyage au pays des ombres
Hématite est une adolescente vampire en proie à des accès de colère violents, et fréquente une école mixte peuplées de squelettes et de loups-garous. Incomprise par ses parents, très dubitatifs devant le choix de son institution scolaire, la jeune fille ferait tout pour ne pas étudier dans la prestigieuse école de leurs ancêtres.
Pour achever ce sombre tableau, elle est amoureuse d’un humain, «si périssable», comme ne manque de le souligner son père. Sa sensibilité la pousse à écrire des poèmes sur son amour impossible, et ses émotions violentes à trancher en rondelles les amis de sa meilleure copine, une goule généreuse et rebelle.
Sentiments adolescents, imaginaire gothique original, châteaux sombres et couleurs crépusculaires, le premier tome de cette bande dessinée a tout pour plaire à nos chéris en pleine construction identitaire.
«Hématite. 1. Sérénade»
Victoria Maderna et Federico Piatti,
traduit de l’anglais par Nora Bouazzouni,
Ed. Dargaud, 72 p.
Voyage sous un arbre
Grand Loup vit seul sous son arbre, mais un jour Petit Loup vient à sa rencontre. D’abord, ils s’observent du coin de l’œil, puis la nuit venue Grand Loup s’habitue à sa présence, admet le courage de Petit Loup, partage son petit-déjeuner avec lui. Il part faire sa promenade, et à son retour plus de Petit Loup. Un très joli livre sur la rencontre, l’amitié, le manque et la solitude, au dessin flou et tendre.
Pour les petits loups à partir de 4 ans, mais il y a des limites à franchir allégrement.
«Grand loup petit loup»
Nadine Brun-Cosme et Olivier Tallec,
Ed. Père Castor,
40 p.
Voyage dans la jungle
Aristote est un singe, et contrairement aux humains, il n’a pas un tas de choses à faire. Il se contente d’être un singe et passe ses journées à explorer la jungle. Un matin, il tombe sur la carcasse d’un avion et se rend compte que la radio fonctionne encore. Enchanté, il en profite pour raconter des blagues. Rapidement, son ami toucan le rejoint et annonce la météo de la jungle: «Aujourd’hui il va faire beau.» D’autres animaux forment un orchestre.
Dans la tour de contrôle de Houston, deux aiguilleurs tombent sur cette radio originale et surtout joyeuse, et la diffusent dans l’aéroport. Radio Banane se répand dans le monde entier, avec ses messages de bonne humeur et de simplicité, et touche une quantité de gens, comme une dame dans sa cuisine au Connecticut, et même un créateur de mode qui ressemble à s’y méprendre à Karl Lagerfeld.
Avec ses sept chapitres à lire au fil de la semaine, ses couleurs acidulées et son humour joyeux, Radio Banane donne la pêche à toute la famille, en particulier aux enfants à partir de 6 ans.
«Radio Banane»
Clémentine Mélois et Rudy Spiessert,
Ed. L’Ecole des loisirs,
76 p.
Voyage au cœur de la tristesse
Ana Ana a bien du chagrin, mais c’est compter sans la bonne volonté de ses doudous. Ils lui organisent un spectacle et lui rappellent qu’elle n’est pas obligée d’être si malheureuse. Il ne tient qu’à elle de reprendre ses activités préférées! Un album plein de doudous poilus, simples mais très expressifs, au beau jeu de lumière, pour parler de la tristesse, et apprendre à la lâcher.
Destiné aux enfants de 3 à 6 ans. Mais qui n’a pas envie de lire à propos du chagrin avec humour et tendresse?
Ana Ana. Va-t’en, va-t’en, chagrin!»
Alexis Dormal et Dominique Roques,
Ed Dargaud Jeunesse,
28 p.
Voyage dans l’engagement écologique
Roxane a 18 ans, et fait la grève pour le climat. Elle adore les animaux, aurait voulu devenir vétérinaire avant de comprendre la réalité du métier, être soigneuse ou dessiner, mais ses parents refusent ses choix professionnels, et elle manque de motivation depuis trois ans.
Inquiète pour son avenir et celui de la planète, elle finit par s’engager dans un combat pour sauver les corneilles du parc municipal.
Dans une écriture précise, rythmée et insolente, Charlotte Bousquet raconte l’émancipation d’une jeune fille et s’inquiète de l’urgence climatique. Dès 13 ans, mais les ados (et les pré-ados) testent les limites.
«Une fille dans la foule»
Charlotte Bousquet,
Ed. Flammarion,
224 p.