L'économie suisse affiche une productivité trop basse. "En Suisse, nous sommes assis sur un excédent d'épargne considérable, mais qui n'est pas exploité, mis au travail", déplore Samy Chaar, chef économiste de la banque privée genevoise Lombard Odier.
"La productivité, cela se paie. Il faut aller la chercher, soit investir. Elle ne tombe pas du ciel", explique Samy Chaar dans une interview publiée dans les colonnes du Matin Dimanche. "Or cette dernière décennie, les Etats, comme les entreprises, ont moins investi, sans doute faute de visibilité."
Croissance économique prévue à la hausse
Le fait d'être assis sur un excédent d'épargne en Suisse "est sans doute rassurant pour affronter des périodes difficiles, mais c'est un non-sens économique lorsque tout va bien". La croissance économique helvétique est attendue en effet en hausse l'an prochain et le franc s'est affaibli de près de 10% contre l'euro depuis l'été.
"Il ne s'agit pas de distribuer à la population des bons de consommation, mais d'investir pour maintenir notre compétitivité", précise le chef économiste de la banque privée genevoise. A ses yeux, investir dans les infrastructures, l'éducation et la recherche constitue "d'excellentes idées".
"Nos gains de productivité futurs viendront des investissements", conclut Samy Chaar. "Les secteurs privé et public doivent y participer."