On dit souvent que le peuple suisse se déplace aux urnes pour tout et n’importe quoi. Ce dimanche, nous étions pourtant les seuls citoyens au monde à pouvoir dire ce que nous pensons de la gestion de crise sanitaire par nos autorités et c’est énorme. Le oui à la loi Covid l’est tout autant.

Avec une participation canon et un score béton qui dépasse les 60%, le résultat est inattaquable. Indiscutable. La majorité dite silencieuse a pu s’exprimer avec son bulletin de vote. Les Amis de la constitution, l’UDC et tous ceux qui se sont mobilisés durant cette campagne pour dire non aux décisions du Conseil fédéral doivent désormais accepter le résultat s’ils sont, aussi, des amis de la démocratie. Tout comme tous ceux qui ne sont pas descendus dans la rue, mais qui s’inquiètent de la perte de nos libertés en silence ou sur les réseaux. Et ils sont quand même nombreux dans notre canton, tout particulièrement dans certaines communes du Valais central et du Bas-Valais.

Certaines de leurs craintes sont légitimes et n’ont pas à être raillées ou snobées. L’annonce de plusieurs groupements citoyens mobilisés dans cette campagne du non d’entrer en lice pour des élections locales ou fédérales est une juste réponse au scrutin du jour qui prouve, plus que jamais, que le mot «dictature» utilisé ces dernières semaines n’a pas sa place dans la situation que nous vivons. Comme les menaces de mort ou les actions violentes d’ailleurs. Les Suisses peuvent débattre de tout, à tout moment, quatre fois par année le dimanche, dans les urnes.

Alors faut-il désormais interpréter ce oui du peuple comme un blanc-seing pour toute la gestion à venir de la crise? Faut-il y voir un encouragement à nos autorités à serrer davantage la vis dès qu’elles le jugeront nécessaire? Non. Il est temps à nouveau de comprendre le vote des Suisses pour ce qu’il est. Une réponse claire à une question fermée et pas un signal à donner ou une direction à montrer, comme cela a été le cas pour le vote sur les grands prédateurs qui ne déploiera aucun effet concret.

La cinquième vague inonde le monde entier, le nouveau variant omicron terrorise, le retour du semi-confinement près de chez nous démotive les derniers optimistes. Pro- ou anti-certificat, vaccinés ou pas, on sent depuis quelques jours renaître le ras-le-bol, le lâcher-prise et l’incompréhension face à une pandémie qui ne se laisse pas éteindre et à des solutions qui ne font pas que convaincre.

A quelques semaines d’un Noël qui risque de se vivre de nouveau à moitié, les Suisses font pourtant confiance à ceux qui tiennent les manettes. Peut-être que le oui affirmé à cette loi Covid aidera, on l’espère tous, à calmer les turbulences internes au pays. Il y a en déjà tant d’autres à traverser.

Oui à la loi Covid: l’édito de Stéphanie Germanier