«Chez les Viglino, tous les 24 décembre on se dépêchait de manger la fondue Bacchus pour aller écouter ma tante chanter à la messe de minuit. On est tous plus ou moins chanteurs ou musiciens, mais Tatie chantait particulièrement bien», se souvient Sandrine Viglino.

Elle se rappelle aussi le traditionnel vin chaud à la sortie de la célébration, la neige et les descentes en luge avec les cousins et les copains.

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Lorsqu’elle était institutrice, elle apprenait à sa classe les chants de Noël traditionnels pour aller les chanter avec ses élèves à la messe de minuit.

«Aujourd’hui, l’église est vide, et il n’y a plus ma Tatie. Mais malgré tout, Noël, ça reste un moment à part.»

Le Père Noël, c’est pas du pipeau

Toute petite, sa maman emmenait les enfants chercher des raves à la cave afin que son mari ait le temps d’installer les cadeaux. «Des souvenirs assez magiques, comme cette fois où j’ai guigné par le trou de la serrure et que j’ai vu une ombre rouge… La preuve pour moi que le Père Noël, c’était pas du pipeau.»

Parmi ces cadeaux, il y avait souvent des BD de Tintin, une année, des skis neufs et une autre fois, un petit accordéon! La voix de Sandrine laisse transparaître les chaleureuses veillées, les grandes tablées familiales, les rires, les chants à quatre voix et bien sûr les poésies devant le sapin.

«La cerise sur le gâteau, c’était qu’on pouvait aller se coucher après minuit.»

Depuis qu’il est à la retraite, Serge, le papa de Sandrine, met la main à la pâte, tandis que Carmen, sa maman, se charge de frire les merveilles. ©Héloïse Maret

Bannir le vaccin des conversations

Le repas de Noël, c’est souvent une petite tension, au fur et à mesure que l’heure approche, pour savoir si tout va bien se passer, si les conversations ne vont pas déraper.

«De mon côté, ça ne va pas trop mal. J’ai la chance de m’entendre assez bien avec mes cousins. Mas la gageure, cette année, c’est d’éviter les disputes entre vaccinés et antivax. Je pense que beaucoup de familles doivent craindre que ça ne parte en vrille. Pour que le miracle de Noël ait bien lieu en 2021, le mot d’ordre, c’est de bannir le vaccin de toute conversation.»

Pour terminer la soirée en douceur, Sandrine prône la dégustation de merveilles.

«C’est nous, c’est une tradition. Dans la famille de ma mère comme dans celle de mon père. Chaque famille a sa recette Quelques jours avant les fêtes de fin d’année, on prépare les merveilles. On est plusieurs à mettre la main à la pâte car on en prépare de grandes quantités. La maison embaume plusieurs jours durant, on fait des monstres rires en les préparant. C’est chouette. Les merveilles, c’est bon à picorer à tous moments et c’est sympa à offrir. Autour de moi, tout le monde en raffole.»

Les merveilles de Sandrine

Les merveilles se croquent à tout moment de la journée. ©Héloïse Maret

Dans la famille de Sandrine Viglino, on a deux recettes de merveilles: celle des Viglino et celle des Vuignier. Les merveilles des Viglino sont plus colorées et plus croustillantes. Celles des Vuignier sont dorées et moins craquantes. Sandrine partage ici la recette des Vuignier.

Quitte à faire des merveilles, autant régaler aussi les copains. Du coup, les proportions sont à l’avenant. A vous de faire une règle de trois pour adapter les quantités selon vos besoins.

Ingrédients
Pour une grande famille et beaucoup d’amis: 5 kg de farine, 20 œufs, 3 c. à soupe de sel, 3 jus de citron, 3 dl de kirsch, 1 l de crème fraîche, 1 kg de beurre à température ambiante.

Préparation
Incorporer à la farine le sel et le beurre, puis rajouter le jus de citron, le kirsch et la crème fraîche.

Casser les œufs un à un dans cette masse et mélanger avec soin. La pâte doit être lisse.

Travailler la pâte pendant une vingtaine de minutes à la main. Laisser reposer une nuit au frais.

Faire des petits pâtons, les passer dans le lamineur d’une machine à pâte jusqu’à obtenir une bande très fine. Le truc, c’est de démarrer avec un espace entre les lames assez large puis de le réduire progressivement.

Etaler les bandes et les découper en rectangles de la grandeur souhaitée pour vos merveilles.

Les cuire délicatement à la friture. Lorsque les merveilles sont dorées, les saupoudrer de sucre et de cannelle, les laisser refroidir, puis les conserver entre deux papiers ménages, dans des cartons à chaussures. Elles restent croquantes durant un bon mois.

A déguster à tout moment de la journée! Bon appétit!

La gourmandise de Sandrine Viglino pour Noël

Quatre humoristes valaisans nous invitent à leur table de Noël. Tendresse et rires au menu. Aujourd’hui, on termine en douceur avec les merveilles de Sandrine Viglino.