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Sion 2026 met les bouchées doubles

Pour le 31 juillet, le comité de candidature devra remettre un projet et un budget complet au Conseil fédéral. Les délais sont serrés et la pression augmente.

15 mai 2017, 13:10
/ Màj. le 15 mai 2017 à 17:30
Le dossier Sion 2026 doit être remis au Conseil fédéral pour le 31 juillet.

Guy Parmelin serait-il en train de mettre la pression sur le comité de candidature de Sion 2026? Dans une interview accordée la semaine passée à nos confrères de l’ATS, le conseiller fédéral précise que la balle est «clairement dans le camp des milieux sportifs et du comité de candidature.» Et de souhaiter une prise de conscience rapide. «Le temps presse et il faut maintenant travailler très dur si l’on veut pouvoir présenter un projet au Conseil fédéral et au Parlement.»

Dans les faits, le comité a jusqu’au 31 juillet pour présenter un budget et un concept concret au Conseil fédéral. Budget dans lequel il faudra préciser les attentes à l’égard des collectivités publiques.

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Et tout le monde le reconnaît: il y a urgence. «Depuis la validation de la candidature par le Parlement du sport le 11 avril dernier, l’accélération est considérable. Une équipe de quatre personnes travaillent à plein temps et nous serons progressivement vingt à trente personnes dans les trois prochains mois. Les délais sont très serrés et nous le savons», répond le président du comité de candidature de Sion 2026, Jean-Philippe Rochat.

Et ce dernier de réfuter toute forme de pression supplémentaire. «C’est un fait, nous devons travailler fort. Mais nous le faisons justement en étroite collaboration et en lien permanent le groupe interdépartemental du Conseil fédéral dont est notamment membre Matthias Remund, directeur de l’Office fédéral du sport et membre précisément du département de Guy Parmelin.»

Un budget avec neuf ans d’avance

On se situerait donc davantage dans une sorte de jeu politique. Pour certains observateurs proches du dossier, ces déclarations peuvent aussi s’assimiler à une porte de sortie si le dossier ne devait pas donner toutes les réponses et garanties attendues. Car pour un budget opérationnel qui devrait s’approcher du milliard et demi de francs, la Confédération sera vraisemblablement amenée à engager des subventions ou à émettre une garantie de déficit.

«Mais depuis le début de ce dossier, c’est un peu l’histoire de la poule et de l’œuf. Les villes et cantons attendent de Berne pour se prononcer sur d’éventuels montants tandis que Berne attend qu’on lui fasse des demandes précises pour se déterminer. La vision est claire, le budget doit le devenir», observe Jean-Loup Chappelet, professeur à l’IDHEAP et spécialiste du monde olympique.

Les exigences fédérales sont néanmoins élevées. Pour preuve, Yannick Buttet, conseiller national PDC, évoquait dans nos colonnes après la validation par Swiss Olympic de la nécessité d’un budget sérieux et «précis à la virgule près» pour obtenir l’aval du Parlement. Pour Jean-Loup Chappelet, qui a été directeur exécutif puis technique de Sion 2006, il faut relativiser. «On ne peut pas, avec neuf ans d’avance, être strictement exact. On peut par contre appliquer une échelle raisonnable et dire la vérité aux gens.»

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Prudent plutôt que minimaliste

En ce sens, il prévient qu’il vaut mieux favoriser un budget prudent plutôt qu’un calcul minimaliste visant à obtenir le soutien des autorités et des peuples pour aboutir au final sur un budget qui explose. «Il ne faut pas cacher les choses. Organiser des Jeux Olympiques coûte de l’argent mais ça en rapporte aussi.»

Dans son interview, Guy Parmelin évoque aussi les impondérables liés aux frais de sécurité. Un faux débat selon Jean-Loup Chappelet puisque la sécurité est en premier lieu du ressort de la Confédération qui engagera l’armée et les moyens de sécurité nécessaires. «Ce sont des prestations en nature qu’elle est la seule à pouvoir fournir», ajoute-t-il.

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Le CIO est-il fiable ?

De ces défis, le comité de candidature dit en être conscient. «Nous n’avançons pas à l’aveugle», précise le vice-président de Sion 2026, Bernard Rüeger. «Les infrastructures présentées dans notre projet sont à 87% existantes, ce qui constitue déjà un socle de base important. Par ailleurs, le montant de contribution de CIO a déjà évolué, passant de 850 à 925 millions. Tout cela est donc évolutif et nous devons en tenir compte.»

Source de beaucoup de scepticisme, le CIO est-il vraiment fiable? Ces montants sont-ils garantis? Certains craignent de mettre un doigt dans l’engrenage et d’y laisser le bras. En témoigne le récent retrait de la ville de Stockholm qui a signalé que le cahier des charges de l’agenda 2020 du CIO, censé promouvoir des jeux durables, n’était pas encore prêt et les garanties pas précisées.

Un retrait qui étonne Jean-Philippe Rochat. «De notre côté, nous avons toujours pu compter sur une pleine disponibilité du CIO pour nous accompagner. Mais ce retrait n’est pas un bon signal pour l’olympisme. Cela étant, nous avons toujours dit que l’agenda 2020 et la participation financière du CIO sont indispensables à notre candidature. Sans cela, nous nous retirerons.»

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