courrier des lecteurs

Accueillir un étranger, expulser un autre

25 oct. 2016

Quand les valeurs qui ont donné à la Suisse une renommée internationale sur le plan de la diplomatie, de la paix et du respect des droits humains sont négligées, la justice helvétique se retrouve dans l’obligation d’appliquer une loi hypocrite aux fondements racistes, conséquence d’une initiative populaire de l’UDC…
Ainsi la loi sur l’expulsion des étrangers criminels est entrée en vigueur le premier octobre 2016. Sans céder au sentimentalisme, véritable outil du populisme, demandons-nous s’il est légitime de renvoyer des hommes de notre pays parce qu’ils ont été reconnus coupable d’une des infractions répertoriées dans l’art.66a du Code Pénal. En effet, accueillir à bras ouverts de riches investisseurs étrangers, moyennant quelque arrangement fiscal en guise de symbole de notre hospitalité, ou se réjouir de l’arrivée de travailleurs étrangers prêts à effectuer pour une faible rémunération des travaux dont les Suisses sont désintéressés, alors même que l’on décide d’expulser de notre territoire les étrangers criminels, relève d’une profonde hypocrisie.
Mais l’hypocrisie des défenseurs de cette loi ne s’arrête pas au renvoi de criminels. On découvre en effet qu’un étranger ayant commis une « escroquerie à l’aide sociale » doit subir une expulsion. Est-ce pertinent de rappeler que les UDC à l’origine de cette loi sont ceux-là mêmes qui n’ont de cesse de répéter qu’il faut diminuer les coûts de l’aide sociale? Ainsi, diminuons le budget et renvoyons ceux qui auraient décidé, sans doute par une atroce cupidité, de tenter d’obtenir plus d’un système qui ne saurait les défendre!
Quand les valeurs sociales sont évincées par un populisme haineux, la justice retire son bandeau pour voir si le prévenu est étranger ou non…

Florent Morisod, Jeune Vert valaisan

par Florent Morisod, 1868 Collombey