courrier des lecteurs

Il n'y a pas de repas gratuit

2 juin 2016

Il n'y a pas de repas gratuit. La votation sur le RBI approchant, les citoyens devraient garder en mémoire cette expression. La gratuité n'existe pas, il y a toujours quelqu'un qui paye au final.
Donner un revenu à toute la population d'un pays, quelle curieuse idée sur le papier. Mais avant de penser à donner, réfléchissons un peu à qui nous allons prendre. Prendre? Plutôt taxer et imposer. Et qui est-ce qu'on taxe? Seulement les personnes qui ont un travail salarié. Et une fois qu'on a taxé, on donne à qui? Et bien à tout le monde!
Et tant pis pour la justice sociale.
Un système social juste est un système qui tient compte de la situation des personnes avant de leur verser des aides sociales. Avec l'inconditionnalité, plus de ça! Riche ou pauvre, vous serez égaux dans le versement de la rente (même si vous n'en avez pas besoin). Et si vous ne travaillez pas car vous êtes suffisamment riches pour l'éviter, c'est un travailleur qui taxera pour votre rente! En voilà une implication éthique fort douteuse...
Mais bon, à ce qui paraît le RBI est la seule réponse à l'automatisation et à la destruction programmée de milliers d'emplois. Avec cette hypothèse, si on résume, on part de la relation suivante: on taxe des emplois, on donne cet argent aux gens qui ne touchent pas de salaire. Mais vu que des emplois sont détruits, on diminue la base fiscale. Donc pour garantir le même niveau de RBI versé à tous, on augmente le taux fiscal. Donc l'impôt augmente, le pays perd en attractivité, et les rares travailleurs qui ont encore un emploi taxent pour payer les rentes de ceux qui ne peuvent ou veulent pas travailler mais qui, eux, ne taxent pas.
Le RBI n'a rien de social. Il ne fait que transformer l'Etat social en Etat d'assistés sociaux.

par Thomas Birbaum, Président JLR Valais, 1868 Collombey