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Des turbulences sur la Patrouille des glaciers?

Dans une missive, un ancien cadre de la Patrouille des Glaciers fustige l’organisation militaire actuelle de la course. Le commandant Max Contesse dément les accusations.

27 juil. 2017, 19:52
/ Màj. le 28 juil. 2017 à 06:30
L'ancien commandant-remplaçant assure que de graves dysfonctionnements sont constatés pour l'édition 2018. Max Contesse, actuel commandant, dément.

La Patrouille des glaciers (PdG) est-elle plus en danger que jamais? Dans une tribune publiée sur les réseaux sociaux cette semaine, l’ancien commandant remplaçant Michaël Haroun descend en flammes l’actuel commandement militaire de la course et estime que de «graves dysfonctionnements et retards sont constatés pour l’édition 2018.»

«Aucun jour de retard» pour 2018

«Absolument faux», rétorque le commandant de la course de ski-alpinisme, Max Contesse, qui «se distancie totalement de ce pamphlet.» Il ajoute que la planification suit le programme prévu «au jour près» et qu’aucun risque ne pèse sur l’organisation de la course au printemps prochain. Et Michael Haroun de remettre en question l’organisation actuelle de la PdG par l’armée, précisant qu’après deux annulations successives et un report, «l’Armée est en droit de se poser la question si le jeu en vaut encore la chandelle.» Contacté, celui qui est colonel EMG mais plus incorporé au sein de la PdG, nous confirme «agir à titre personnel dans l’intérêt de la course.»

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Un audit précise les rôles

Les raisons de la colère sont ailleurs. Entre 2008 et 2014, il préside l’Association de promotion et de soutien de la PdG, fondée depuis 2003. Celle-ci, civile et de droit privé, a comme rôle de trouver des soutiens financiers et des partenaires pour appuyer l’organisation militaire mais perçoit également de l’argent des finances d’inscriptions. Or dans un audit commandé en 2016 en vue du changement d’incorporation de la Patrouille des Glaciers dès début 2017, le Département fédéral de la défense recommande une meilleure séparation des rôles. 

Il s’agit par exemple de savoir très précisément qui paie quoi et de mettre fin à d’éventuels conflits d’intérêts lorsque des mêmes personnes sont responsables au sein de l’Etat-Major militaire de la course et actifs dans l’association.

«Compétences sacrifiées»

Pour Michaël Haroun, cela n’est rien d’autre qu’une prise de pouvoir «de la raison militaire» sur une manifestation qui reste à ses yeux une vitrine, mais qui est de moins en moins associée à l’armée. «La Patrouille des glaciers est une affaire militaire et elle est soutenue par la hiérarchie comme telle», répond Max Contesse. L’actuel président de l’Association, Fabrice Favero, abonde dans son sens et refuse tout commentaire tant sur la missive de Michaël Haroun que sur le fond de l’audit. «Cet avis ne regarde que son auteur et ne reflète pas la position de l’Association. Nous travaillons pour assurer la pérennité de la course, course qui dépend de l’armée.»

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Mais Michaël Haroun va plus loin laisse entendre que des personnes à des postes clés, dont celui de l’ancien commandant de la base d’Arolla, ont été supprimés pour des raisons obscures. En toile de fond, il dessine une analyse selon laquelle la «solidarité entre officiers de carrière prime sur des compétences qui ont été sacrifiées.» Là encore, Max Contesse dément cette critique. «Les temps et les règles ont changé, l’armée doit composer avec moins d’hommes, moins d’argent. Il n’est plus possible de rester, comme à l’époque, dix ou quinze ans au même poste.»

Trois options pour l’avenir?

Précisément, le développement de l’armée (DEVA) et la réduction des hommes auront un jour des conséquences sur l’organisation de la Patrouille des Glaciers. L’audit, que nous nous sommes procuré, préconise d’ailleurs de plancher sur trois options. Les deux premières consistent à mettre fin à la coexistence des deux entités. Soit l’armée, soit l’association organise la course. 

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Trosième option, celle préconisée par Michaël Haroun; l’association organise la manifestation et l’armée intervient sur mandat de prestations, comme pour des championnats du monde de ski. Mais une fois de plus, Max Contesse tempère. «Ce sont les options que nous étudions depuis longtemps, il n’y a à ce jour rien de nouveau et si cela doit changer, cela fera l’objet d’une décision politique.»

Inscriptions en septembre

Si le torchon brûle, il ne fait donc pour l’heure que de la fumée, pour peu d’effet. En attendant, les inscriptions pour l’édition 2018 ouvriront le 1er septembre.

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