«Même sur la glace, ça me fait chaud au cœur.» Ses yeux sont brillants, ses mots ponctués de silences. Tout dit la profondeur et la sincérité de son émotion. Léonard Gianadda vient d’être sacré ValaiStar au beau milieu de la patinoire Lonza Arena de Viège, ce jeudi soir. «Cela fait 85 ans que j’attends ce moment.»
En 85 ans, en mille vies en une, Léonard Gianadda a tout reçu. Il a été décoré, honoré, distingué, récompensé aux quatre coins du monde. Et pourtant, cette fois, la couronne que l’on a placée sur sa tête scintillait d’un halo tout particulier. Parce que cette tiare-là étincelait d’une lumière rouge et blanc et qu’elle était ornée d’étoiles. Des treize étoiles de ce Valais à qui le mécène a tant voulu donner et à qui il a tant donné. Et qui le lui a rendu. Chez lui.
«C’est une récompense particulière parce qu’elle est locale, valaisanne. On dit que nul n’est prophète en son pays, c’est donc d’autant plus savoureux. A force de semer, on récolte un peu», a confié le philanthrope martignerain.
Léonard, le rayonnement
Léonard Gianadda a été élu par les votes des lecteurs du «Nouvelliste», de la rédaction et d’un grand jury. Le mécène est celui qui aura le plus fait rayonner le canton l’année dernière. Et à qui l’on a tendu et symbolisé un grand «merci» ce soir du 16 janvier où il a reçu sa distinction devant un parterre de 200 personnalités invitées.
L’homme de culture prétendait déjà à ce trône lors de l’édition 2018 de ValaiStars. Après que sa Fondation Pierre Gianadda, tout juste quadragénaire, venait d’accueillir son dix millionième visiteur. En 2019, c’est un autre jalon marquant de sa vie qui l’a replacé parmi les finalistes: ce jour où il a décidé de mettre toute sa fortune dans une nouvelle fondation destinée à poursuivre son mécénat.
«Tout donner, c’est fait»
Ce grand «merci» de son canton, Léonard Gianadda tient à le retourner. Vers le passé, vers le présent, vers celles et ceux qui ont fait de lui ce qu’il est aujourd’hui: «Le Valais a accueilli ma famille de réfugiés économiques italiens, à l’époque. Je ne l’oublie pas, je suis infiniment reconnaissant. Je pense à mon grand-père qui est venu ici. Il serait fier aujourd’hui, comme je le suis. Je rends une parcelle de ce que j’ai reçu.»
Rendre, donner: peu importe au final, parce que ce qui l’a toujours fait vibrer, c’est le partage. Celui qui a aussi été ingénieur, journaliste, photographe et bâtisseur a le sentiment d’avoir accompli ce qu’il devait accomplir. «J’ai pris l’habitude de partager et c’était formidable. C’était un grand bonheur et c’est fait. Tout donner, c’est fait.»