Valais: une étude pour sauver les chauves-souris des pales des éoliennes

Chauves-souris et éoliennes ne cohabitent pas sans problème. Une étude de l'Université de Berne donne des pistes pour minimiser le risque de collision de ces animaux avec les pales. Explications.

21 mars 2018, 19:08
L'espèce menacée par les pales des éoliennes en Valais: le molosse de Cestoni.

Ils partagent le même ciel, et qui dit partage dit parfois conflit. C’est ce qui peut arriver entre les animaux volants et les éoliennes, qui peuvent entrer en collision.

Forts de ce constat, des chercheurs de l’Institut d’écologie et évolution de l’Université de Berne se sont concentrés sur le cas des chauves-souris afin de trouver une solution au problème. Selon les résultats de leur étude, menée notamment en Valais, la clé est simple: ne pas enclencher les éoliennes lorsque la vitesse du vent est inférieure à 5,4 mètres par seconde permet d’éviter 95% des risques de collision des chauves-souris avec les pales.

Efficace en termes d'énergie

Les chercheurs sont arrivés à cette conclusion en observant comment les espèces étaient distribuées en fonction de la hauteur du sol et de la vitesse du vent. «Cette simple adaptation des conditions d’exploitation nocturne des éoliennes permettrait de limiter fortement les dégâts sur la faune des chauves-souris», se réjouit le professeur Raphaël Arlettaz, responsable de l’étude. Il indique aussi le caractère efficace de la mesure en termes d’énergie, celle-ci n’entraînant qu’une faible perte de production d’électricité.

Dans la vallée du Rhône, une seule espèce de chauve-souris, le molosse de Cestoni, est réellement touchée par le risque. Raphaël Arlettaz précise que cette espèce étant active dès qu’il fait zéro degré, la solution doit être mise en place toute l’année.

Déjà appliqué en Valais

Une étude qui a déjà eu des conséquences sur le terrain. Le groupe SEIC-Télédis, actif dans l’éolien au coude du Rhône, se dit très satisfait. «A vrai dire, nous utilisons d’ores et déjà ce principe chez Adonis à Charrat. Nous observons une perte de production très faible, de l’ordre de moins de 1%», explique Paul-Alain Clivaz, responsable du département Energies renouvelables et qualité. S’il estime que la mesure est tout à fait acceptable pour tout le monde, le professionnel précise que chaque parc doit étudier lui-même la possibilité de l’appliquer, en fonction notamment de la présence du molosse de Cestoni.