«Le contexte dans lequel on se trouve influence la consommation d’alcool», résume Florian Labhart, chercheur en santé publique associé à l’Idiap.

L’institut de recherche basé à Martigny publie ce mercredi 28 avril, dans la revue scientifique en ligne «Plos One», une étude menée avec une app pour comprendre la consommation d’alcool chez les jeunes entre 16 et 25 ans.

Une étude basée sur une app

Jusqu’ici, cette problématique était évaluée sur la base de sondages. Les réponses étaient assez vagues, simplement parce que les répondants ne comptent pas les verres ingurgités et ne se souviennent que vaguement de ce qu’ils ont bu.

L’étude de l’Idiap apporte une base scientifique beaucoup plus fiable, puisqu’elle permet de savoir heure par heure combien les personnes boivent et dans quel contexte.

Les jeunes participants, provenant de Lausanne et de Zurich, ont utilisé une app sur leur smartphone, sur laquelle ils notaient leur consommation. Il leur a aussi été demandé de filmer régulièrement leur environnement dans des clips de 10 secondes. A partir de ces courtes vidéos, des algorithmes ont évalué le niveau de luminosité ambiante, le niveau sonore et le nombre de personnes présentes.

Les clichés à l’épreuve des faits

Il ressort de cette étude, menée avant la pandémie, que «les environnements plus bruyants, plus fréquentés et plus sombres sont plus propices à la consommation d’alcool».

La question que l’on peut se poser à partir de ce constat est: est-ce que l’on boit parce que l’on se trouve dans un tel lieu ou est-ce qu’on y va justement parce qu’on a envie de faire la fête? «On ne peut pas établir un lien de causalité», reconnaît Florian Labhart. En d’autres termes, le lieu n’est pas forcément la cause de la consommation. Par contre, certains éléments font augmenter le nombre de verres bus: «Plus la musique est forte, plus la consommation d’alcool est importante.»

Certains clichés sont mis à mal. «On imagine que les jeunes sortent les vendredis et samedis soir. On constate que la moitié du temps, ce n’est pas le cas.»

Le lieu de consommation n’est pas toujours celui que l’on croit: «Plus de la moitié de l’alcool est consommé à domicile. C’est vrai pour les adultes, mais ça l’est aussi pour les jeunes. Pour eux, c’est une question de coûts, puisque les boissons prises à la maison ou dans un parc sont moins chères que celles qui sont achetées en boîte de nuit.»

Les résultats de l’étude ne bouleversent pas la perception de la consommation d’alcool. Par contre, ils lui donnent une base scientifique et permettent de mieux positionner les campagnes de prévention.

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