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Valais: la frontière suisse grignote un refuge italien en raison de la fonte du glacier

Par l'action conjointe d'une loi et de la fonte des glaces, le refuge italien du Mont Cervin est en train de passer en territoire valaisan sans bouger. Cette histoire insolite a cependant des conséquences bien réelles pour les propriétaires des lieux.

01 mai 2018, 16:44
Situé au Mont Cervin, le refuge de montagne Guide del Cervino est en train de devenir helvétique.

«Je vous rassure, le refuge ne bouge pas», nous lance immédiatement par téléphone un membre de l’équipe du refuge Guide del Cervino. Si la cabane ne se déplace pas ce n’est pas le cas de la frontière italo-suisse qui la traverse et du glacier du plateau Rosa. Le refuge italien du Mont Cervin est ainsi en train de passer en territoire suisse sous l’effet du réchauffement climatique, rapporte le «Courrier international» reprenant les informations de la presse italienne.

Une frontière mobile et non plus historique

Le glacier a glissé et le refuge, coupé en deux par la frontière auparavant, est devenu aux trois-quarts helvétique selon «La Stampa». «Pour moi cela ne change rien, il n’y a vraiment aucune différence dans mon travail quotidien», nous indique le gérant. La cabane affiche d’ailleurs fièrement les drapeaux des deux pays sur sa façade.

Comment une frontière peut-elle se déplacer? C’est l’effet d’un traité ratifié en 2009 entre la Suisse et l’Italie qui a rendu la limite entre les deux pays variable. Ce texte rend, en quelque sorte, mobiles les frontières autrefois historiques. Celles-ci correspondent désormais à «des repères dans le glacier», résume le «Huffpost» sur son site internet.

Un échange pour règler la situation

Pour le refuge situé entre les communes de Cervinia et de Zermatt à quelque 3480 mètres d'altitude, la modification de la frontière n’est pas seulement insolite. Elle pose un problème administratif et fiscal aux propriétaires de l’établissement. «Les guides de Cervinia qui souhaitaient agrandir le refuge ne savent pas à qui demander le permis», relate le «Courrier international». 

Une commission spéciale des deux pays étudiera la question dès mercredi et jusqu’au 4 mai, mais une solution a déjà été négociée en amont entre les deux communes. «Nous avons prévu un échange: laisser le refuge aux Italiens contre un bout de territoire qui nous aiderait pour un projet à venir», nous explique Romy Biner Hauser, présidente de Zermatt, relevant au passage la bonne collaboration avec les autorités de Cervinia. L'accord n'attend que le feu vert de la commission italo-suisse.

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