Ruzdija Mustafoski est nerveux. Il multiplie les allers-retours devant le Centre islamique des balkanais qu’il préside à Sion. Il ressemble au père attendant la mariée devant l’église. Sauf que ce n’est pas une église mais une mosquée et qu’à la place de la mariée, c’est une brochette de personnalités issues de différents milieux qui sont attendus: Monseigneur Jean-Marie Lovey, le pasteur François Schläppi, le Sheikh Majed Darwich, Christian Varone le commandant de la police ainsi que plusieurs conseillers nationaux et présidents de commune. Tous ont été invités à partager une soirée placée sous le slogan «nos différences nous rassemblent». Une invitation qui prend encore plus de sens suite aux attentats perpétrés vendredi.
Ultime inspection du président dans les cuisines. Au fond, contre le mur, une curieuse horloge composée de plusieurs cadrans attire le regard. Et elle explique le stress du président. Les Musulmans sont en effet en pleine période de Ramadan qui a débuté le 18 juin. Samedi, la prière de Maghreb qui rompt la journée de jeûne est fixée à 21h36, «lorsque le disque solaire disparaît à l’ouest.» Ruzdija Mustafoski espère que tous ses invités seront présents pour suivre cette prière. Pari réussi. Le temps de se déchausser, la majorité des invités montent à l’étage. Ils sont accompagnés par près de 200 fidèles, en majorité des ressortissants de pays des Balkans ainsi que des Africains. Juste avant de débuter la prière, les musulmans partagent des dates et un verre d’eau bienvenue après une longue journée de jeûne. Place ensuite à la cérémonie.
Retrouvez l'intégralité de ce reportage dans nos éditons payantes du lundi 29 juin 2015.