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Valais: l’initiative pour des logements abordables «fait fi des différences régionales»

Les opposants valaisans à l’initiative «Davantage de logements abordables» tenaient une conférence de presse lundi. Pour eux, le projet ne correspond pas à la situation valaisanne et ralentirait les efforts en faveur de la transition énergétique.

20 janv. 2020, 13:41
Sidney Kamerzin, Mathias Eggel, Philippe Nantermod, Paul-André Roux et Franz Ruppen estiment que l'initiative ne s'applique pas à la réalité valaisanne

La réalité du marché immobilier dans les grandes villes suisses n’est pas la même qu’en Valais. C’est sur cet argument fédéraliste que les opposants valaisans à l’initiative «Davantage de logements abordables» insistent particulièrement. Ils ont défendu leur point de vue lundi à Sion lors d’une conférence de presse.

Inadaptée à la réalité cantonale

Principalement mise en cause, l’obligation, en cas d’acceptation le 9 février prochain, de réserver 10% des nouvelles constructions à des logements d’utilité publique. «Cela peut se justifier à Genève, mais je n’ai pas vraiment l’impression que cela touche le Valais», argumente Sidney Kamerzin, conseiller national PDC.

A Berne et à Lucerne, il y a peut-être déjà 10% de logements d’utilité publique. Peut-être même qu’il faudrait que ce pourcentage augmente. Mais cela ne correspond pas à la situation en Valais.
Sidney Kamerzin, conseiller national PDC

Les promesses des initiants selon lesquelles cette proportion pourrait être atteinte via un système de compensations intercantonales n’amadouent pas le conseiller national PLR Philippe Nantermod, également président de l’Union suisse des professionnels de l’immobilier. «C’est ce qui a aussi été dit avant la votation sur la loi sur l’aménagement du territoire. Au final, le Valais a quand même dû réduire ses zones à bâtir.»

Favorables au contre-projet

Le comité estime non seulement que l’initiative engendrerait une «énorme bureaucratie», mais considère aussi qu’elle n’atteindrait pas ses fins. Paul-André Roux, président de la Chambre immobilière Valais mentionne une étude de l’Université de Saint-Gall, qui relève qu’au niveau suisse, seul un quart des logements d’utilité publique sont occupés par les 20% de revenus les plus modestes.

«L’initiative s’inscrit dans un contexte, la période 2002-2015, où le marché immobilier a été asséché à la suite de l’augmentation de l’immigration résultant de l’entrée en vigueur de la libre-circulation», poursuit Paul-André Roux. «On a constaté une augmentation des loyers de 30%. Mais par rapport à ces vingt dernières années, la Suisse n’a jamais compté autant de logements libres, ce qui fait progressivement baisser les prix.»

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Les opposants préfèrent le contre-projet indirect du Conseil fédéral, qui entrera en vigueur en cas de refus de l’initiative. Il prévoit de réalimenter de 250 millions de francs pour les dix prochaines années le fonds fédéral de roulement qui octroie des prêts remboursables aux maîtres d’ouvrage d’utilité publique.

Par rapport à ces vingt dernières années, la Suisse n’a jamais compté autant de logements libres, ce qui fait progressivement baisser les prix.
Paul-André Roux, président de la Chambre immobilière Valais

Frein aux objectifs climatiques

L’initiative prévoit aussi d’interdire l’accès à des subventions publiques lorsqu’un assainissement énergétique implique une trop forte hausse de loyer. «Si notre objectif est vraiment la transition énergétique, il ne faut pas pénaliser les propriétaires», estime Sidney Kamerzin. «Il faut trouver d’autres outils pour venir en aide à ceux dont les loyers sont trop élevés.»

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