«C’est moi. Je suis ainsi, je n’y peux rien», souligne Clémentine, avec force et tendresse. Cette Valaisanne de 20 ans, qui a passé sa maturité l’été dernier à Sion, a décidé de ne plus faire de détour. Elle affiche ainsi ouvertement son homosexualité. Même si «en Valais, être Valaisanne et lesbienne est plutôt lourd à porter». Un coming out si difficile pour certains de ses proches qu’elle a dû en dernière minute témoigner en taisant son nom de famille et sa commune de naissance. «C’est dommage, car je voudrais pouvoir témoigner ouvertement, mais...»
Arrêter de se cacher
Clémentine est consciente que son témoignage, à visage découvert, suscitera de vives réactions. D’autant plus qu’elle a en a déjà eues avant même la parution de l’article. «Cela montre le tabou qu’est encore l’homosexualité en Valais, même en 2014! C’est justement pour briser ce tabou que je veux parler, sans avoir recours à un pseudonyme. Il faut arrêter de se cacher. Chaque personne a le droit de vivre et d’être ce qu’elle est. Pourquoi faut-il toujours être jugé par rapport à son orientation sexuelle?»
Le suicide d'une de ses amies a été le déclic
La jeune femme sait combien le danger est grand de rester dans le secret pour ne pas devoir supporter la pression sociale. Elle le sait mieux que personne, puisque la fille dont elle était «follement amoureuse» il y a quelques années s’est donné la mort. «Cela a été un choc et un déclic pour moi. C’est aussi pour elle que j’ai envie de témoigner. Si mon témoignage peut sauver ne serait-ce qu’une seule personne, je n’aurais pas parlé pour rien.»
A noter encore que Clémentine a fait son travail de maturité sur le thème de l'acceptation de l'homosexualité à l'adolescence et vient d'éditer des flyers destinés aux jeunes valaisans concernés par l'homosexualité.
Découvrez le témoignage complet de Clémentine dans l'édition papier du "Nouvelliste" de mardi.