Hier soir à Sion, sur une place du Midi fermée aux véhicules, la famille Mattei vivait un psycho-drame inédit. Ces habitants de la capitale, Marie-Loli la maman, Pierre le papa, Lara la fille et Alexandre le fils sont des fous de foot. De plus, Monsieur est Italien et Madame est Espagnole. Lara (12 ans) a pris le parti de soutenir l’équipe de sa mère et Alexandre (10 ans) celui de son papa. Une bonne répartition sur le modèle des filles contre les garçons.
La première mi-temps a été suivie par les Mattei à la maison. Marie-Loli raconte:«J’étais avec Lara dans un canapé, et Pierre et Alexandre dans un autre, on ne se parlait pas». L’ambiance – ils le témoignent tous les quatre – était très tendue. Quand les Espagnols ont marqué la première fois, Lara et sa mère sont allées jubiler dans une autre pièce. Au second, elles ne se sont plus donné cette peine.
La deuxième mi-temps, les quatre Mattei étaient sur la place du Midi, où des écrans étaient installés dans tous les établissements publics. Pierre veut encore y croire: «Vous voulez savoir ce qu’est une fête à l’italienne? Alors attendez la fin du match!»
Les filles portent le maillot de l’Espagne. Les garçons celui de l’Italie. Mais le petit Alexandre, qui ne veut pas choisir entre son papa et sa maman, a acheté les deux couleurs. Marie-Loli se dit bonne perdante. Pierre non. Alexandre sera content de toute façon d’avoir suivi de match en ville. Lara, elle, prend la chose très au sérieux: «Si l’Espagne avait perdu, je me serais sentie mal».