Olivier Pommaz possède un stand de produits secs du Valais et gagne sa vie dans les marchés de Suisse romande. Pour cet habitant de Champlan, l’un d’eux est le marché de la vieille ville de Sion, le vendredi. Toutes les semaines de cet hiver, il est venu installer sa remorque devant la pharmacie de Quay au bas de la rue du Grand Pont. La belle machine s’est grippée au début du mois de mars, lorsqu’une autre marchande lui a réclamé sa place. Depuis, Olivier Pommaz essaye de la retrouver de toutes ses forces.
« Monsieur Pommaz est considéré comme un marchand ponctuel. Il n’avait donc aucun droit sur la place devant la pharmacie. L’hiver, il y a beaucoup moins d’exposants qu’en été, et nous les réunissons tous sur la rue du Grand-Pont. Au retour des beaux jours, ils sont également placés sur la rue de Lausanne. La dame qui a voulu récupérer sa place (elle vend des sacs tissés, ndlr) vient toutes les années depuis dix ans», se défend Blaise Schmid, président du comité du marché de la vielle ville. De son côté, Olivier Pommaz estime que c’est lui le marchand régulier et elle la marchande occasionnelle: «Pendant neuf semaines, on ne l’a pas vue. On ne peut pas appeler ça être marchande régulière».
Chiffre d’affaires à la baisse
De lettres en mails, d’expulsion en retour en arrière, voilà qu’il a maintenant l’autorisation d’exposer sa marchandise au marché, mais à la rue de Lausanne, à quelques mètres à l’ouest du passage Supersaxo. Un lieu dont il ne veut pas entendre parler. Il estime qu’ici, son chiffre d’affaires est de 40 à 60% moins élevé que lorsqu’il vend sa marchandise à la rue du Grand-Pont. «S’il avait un peu de patience, il se ferait une clientèle de gens habitués à son emplacement. Nous avons placé des marchands tout en haut du Grand-Pont où il y a un peu moins de passage et ils ont quand même fait leur chiffre à force de régularité», tempère Blaise Schmid.
Le jour du grand marché de Pâques, le marchand n’avait pas installé son stand, mais se promenait dans la manifestation pour faire signer une pétition demandant qu’il puisse récupérer son emplacement de l’hiver. Entre les paraphes des passants et des marchands et les signatures récoltées grâce à son groupe sur Facebook, il peut compter sur le soutien de 300 personnes. Plus celui de l’association des commerçants du marché de Sion, forte de 35 membres.
Marcel Maurer s’en mêle
Un avocat a été engagé en la personne de Me Jean-Charles Haenni. Mandaté par l’association des commerçants, il a demandé qu’un de ses membres fasse partie du comité du marché. Ici, deux sons de cloches. Dans le clan Pommaz, on affirme qu’il n’y a pas eu suite à cette requête. Du côté du comité, on dit qu’on a fait l’offre à l’association de devenir un membre consultatif.
L’avocat s’est adressé au président de la Ville de Sion Marcel Maurer pour qu’il prenne position. Celui-ci prend ce conflit au sérieux: «Je vais m’investir personnellement dans les jours qui viennent pour mettre de l’huile dans les rouages. Je vais m’employer à mettre autour de la table tous les partenaires pour qu’on retrouve la convivialité et la sérénité. Il se peut qu’il y ait là un conflit de personne. Je comprends que tout le monde voudrait une place au Grand Pont, et si possible devant l’Hôtel de Ville, mais cela n’est pas possible».