Samedi soir, aux environs de 19 h 30, une rixe a éclaté dans un bar de la place du Midi. L’établissement est bondé de supporters venus voir le match du FC Sion.

Un Suisse de 32 ans domicilié dans le Valais central arborant un t-shirt des «Bandidos», ce gang de motards implanté dans la capitale depuis peu, se dirige vers le distributeur de cigarettes. Sur sa droite, débarquent trois individus. L’un d’eux porte un blouson aux couleurs des «Hells Angels», le club rival. «Il n’a pas le temps de mettre son billet dans la machine qu’il reçoit un premier coup de poing», explique un témoin.

A cinq contre un

De là, tout s’enchaîne très vite. Deux autres personnes s’engouffrent sur sa gauche et le prennent en étau. «Ils sont cinq à le tabasser. Il se retrouve rapidement au sol et les coups continuent pendant de longues secondes. L’un d’eux se sert de sa matraque», poursuit-il.

Ils sont cinq à le tabasser. Il se retrouve rapidement au sol et les coups continuent pendant de longues secondes. L’un d’eux se sert de sa matraque.

Un client du bar

Les clients, eux, sont consternés. Des cris pour cesser les heurts retentissent, mais personne ne s’interpose. «Tout le monde était médusé. Au bout d’une, peut-être deux minutes, ils sont repartis laissant l’homme à terre», reprend le témoin.

Un autre client, lui aussi présent au moment des faits, évoque une scène «d’une rare violence». Il précise: «les coups pleuvaient alors que l’individu était déjà au sol depuis de nombreuses secondes.»

Le motard est en sang. «C’est un solide, heureusement pour lui. Il s’est relevé et s’est assis le temps de reprendre ses esprits et guérir ses blessures.»

La police se rendra sur place 20 minutes plus tard. «Nous sommes intervenus pour une bagarre et une enquête est en cours», confirment laconiquement les forces de l’ordre.

Un traité de paix rompu

En mai dernier, «Le Matin Dimanche» publiait une enquête sur les clubs de motards et leur guerre du territoire. On y apprenait notamment qu’un traité de paix existait entre les Hells Angels et les Bandidos.

Mais ces derniers, censés rester hors du territoire helvétique, l’ont rompu en ouvrant des succursales, des «Chapters», à Thoune et à Sion.

Ce climat hostile inquiète les autorités. En juin, la commune d'Ayent annulait l’Alpes Biker Show, de peur d’affrontements. A Genève, où Bandidos et Hells Angels se disputaient le territoire, une fusillade avait éclaté dans un bar le 21 mai.

En termes de membres, il s’agit des deux plus grands gangs de motards au monde.

Sion: agression d’un «Bandidos» dans la capitale, six auteurs présumés ont été écroués

A la suite d’une rixe survenue le 10 septembre dernier dans un bar de Sion, la police a interpellé six auteurs présumés dans les cantons de Vaud et de Neuchâtel.