La voix est grave. Le regard, perdu dans le lointain, témoigne de souvenirs qui remontent à la surface. Des souvenirs ténus, improbables, intemporels et pourtant fixés sur la pellicule. Qu’elle soit argentique ou numérique. Le travail de photographe de presse de Gilbert Vogt ressemble à un témoignage d’instants de vie, un instantané de joie ou de douleur, la fixation sur le papier d’un moment privilégié, le tout avec retenue, tact et délicatesse.
Et pourtant, il en a couvert de ces conflits qui ont laissé dans la mémoire des protagonistes des souvenirs en forme de cicatrices. La dérive du voyeurisme, Gilbert Vogt la condamne. «Pour moi, le voyeurisme n’est plus de l’information. Personnellement, je me fais, non pas une frontière mais une réserve lorsque je travaille. Je photographie des gens mais je ne cherche pas des situations avilissantes, quand bien même je photographie des mendiants dans la rue. Selon moi, le...